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Économie - Déficit budgétaire

En crise politique et sociale, la Grèce place son espoir dans un remaniement ministériel

Papandréou a appelé solennellement à l’unité ses députés, dont plusieurs contestent le plan d’austérité.

Le groupe socialiste parlementaire a longuement applaudi le Premier ministre à la tribune. Panagiotis Tzamaros/AFP

La Grèce, enfoncée dans une profonde crise politique et sociale, plaçait hier soir ses espoirs dans un remaniement gouvernemental préparé par un Premier ministre à l’autorité contestée qui doit faire voter un nouveau plan d’austérité, crucial pour le pays et la zone euro.
Georges Papandréou, le Premier ministre socialiste, a appelé solennellement dans l’après-midi à l’unité ses députés, dont plusieurs contestent le plan d’austérité, qui comporte de nouveaux sacrifices pour les Grecs déjà éprouvés par plus de deux ans de récession et de hausse du chômage.
Mais l’adoption de ces mesures, lors d’un vote au Parlement prévu fin juin, est la condition sine qua non posée par les bailleurs de fonds, UE et FMI, pour débloquer une nouvelle aide financière au pays, une nouvelle fois au bord de la faillite.
« Le défi est devant nous, le moment est historique. Soit l’Europe va écrire l’histoire, soit l’histoire va effacer l’Union européenne », a lancé M. Papandréou devant ses députés.
Le groupe socialiste parlementaire, qui dispose d’une courte majorité de 155 députés sur 300, a finalement semblé se rassembler, applaudissant longuement son chef en tribune, alors que 35 députés avaient mené une bronca dans la matinée, exigeant la tenue d’urgence de cette réunion avant le remaniement.
Les débats, qui se poursuivaient dans la soirée au sein du groupe, pourraient reporter l’annonce du nouveau gouvernement, a indiqué à l’AFP une source gouvernementale.
Le remaniement, a souligné M. Papandréou, vise à donner « plus d’efficacité et de cohésion » au gouvernement. Mais le Premier ministre n’a pas dévoilé ses intentions sur la principale interrogation, soit le maintien ou non de l’actuel ministre des Finances Georges Papaconstantinou, estimé des créanciers du pays mais devenu le bouc émissaire des députés socialistes.
Ce proche de M. Papandréou est l’artisan du plan de redressement de l’économie lancé en contrepartie du prêt de 110 milliards d’euros accordé au pays en mai 2010 par l’UE et le FMI. Mais cette mise sous perfusion n’a pas permis au pays de retrouver la confiance des marchés.
Au vu de la montée de la tension politique mais aussi sociale en Grèce, après d’imposantes manifestations mercredi, les pays de la zone euro ont resserré les rangs hier pour tenter de trouver une solution de sortie.
Le commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn, a indiqué qu’Athènes pouvait d’ores et déjà compter sur le déblocage début juillet de la cinquième tranche de 12 milliards d’euros du prêt de mai 2010.
« Cela signifie que le financement de la dette souveraine grecque peut maintenant être garanti jusqu’en septembre », a dit M. Rehn, qui a toutefois parallèlement reporté à plus tard la finalisation du deuxième plan d’aide désormais jugé nécessaire pour aider la Grèce à éviter – dans l’immédiat au moins – un éventuel défaut de paiement.
Le conseiller spécial du directeur général du FMI, Zhu Min, s’est lui déclaré « préoccupé » par la situation en Grèce, qu’il a assurée du « soutien » de son institution.
À Paris, le président français Nicolas Sarkozy, qui voit la chancelière allemande Angela Merkel aujourd’hui, a demandé de respecter « l’esprit de responsabilité et le sens des compromis », pour « défendre la monnaie unique ».
À Washington, la Maison-Blanche s’est jointe à ces manifestations de soutien, assurant qu’il était « important » que le gouvernement grec poursuive les réformes économiques et que l’UE était capable de surmonter la crise actuelle.
Néanmoins sur les marchés, les coûts des contrats d’assurances contre le non-remboursement de la dette (CDS) ont battu un nouveau record jeudi, faisant de la Grèce le pays le plus risqué au monde, selon les marchés.
Sur la place Syntagma, en face du Parlement, Christos, un retraité grec qui a rallié les « Indignés » du pays, ne se fait d’ailleurs guère d’illusions : « L’objectif du gouvernement reste le même : donner de l’argent à nos créanciers... C’est ça notre problème ! »
(Source : AFP)
La Grèce, enfoncée dans une profonde crise politique et sociale, plaçait hier soir ses espoirs dans un remaniement gouvernemental préparé par un Premier ministre à l’autorité contestée qui doit faire voter un nouveau plan d’austérité, crucial pour le pays et la zone euro.Georges Papandréou, le Premier ministre socialiste, a appelé solennellement dans l’après-midi à l’unité...

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