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Le régime syrien élargit la répression au centre du pays

La Syrie a accusé Washington, Paris et Londres de vouloir un retour au colonialisme en cherchant à la faire condamner à l'ONU pour avoir réprimé des manifestations, alors que trois nouveaux civils ont péri lundi sous les balles des forces de sécurité près de Homs (centre).

Au moins treize personnes ont par ailleurs été arrêtées à Mleiha dans la province de Deraa, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme basé à Londres, qui précise que "les forces de sécurité ont encerclé" la ville et "ont procédé à des perquisitions". /

"Trois civils sont morts ce matin à Talbisseh sous les tirs des forces de sécurité qui ont pris d'assaut" la ville située dans la province de Homs, a indiqué un militant des droits de l'Homme.
Une quatrième personne, touchée dimanche par les balles des forces de sécurité, est par ailleurs décédée lundi des suites de ses blessures, selon lui.
Depuis dimanche à l'aube, des dizaines de chars encerclent Rastan et Talbisseh ainsi que le village de Teir Maaleh, pour mater la contestation dans les environs de Homs, troisième ville du pays à 160 km au nord de Damas.
Selon ce même militant, onze civils, dont une fillette, avaient déjà été tués dimanche à Rastan et Talbisseh ainsi qu'à Homs.
"Les perquisitions se poursuivent lundi dans cette région, notamment à Talbisseh", a ajouté ce militant sous couvert de l'anonymat, indiquant que "des blessés ont été hospitalisés à Hama" car les routes menant à Homs ont été coupées par les forces de l'ordre.
Le pouvoir a envoyé ces dernières semaines l'armée dans différentes villes pour mâter la révolte, notamment à Tall Kalakh (150 km au nord-ouest de Damas), Homs (centre), Banias (nord-ouest) et Deraa (sud).
Sana a pour sa part rapporté que quatre militaires, dont un officier, avaient été tués dimanche et quatorze blessés par "des groupes terroristes" à Talbisseh. Des membres de ces groupes ont été arrêtés et de grandes quantités d'armes saisies, a-t-elle ajouté.
Au moins treize personnes ont par ailleurs été arrêtées lundi à Mleiha dans la province de Deraa (sud), bastion de la contestation contre le régime de Bachar el-Assad, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme basé à Londres, qui précise que "les forces de sécurité ont encerclé" la ville et "ont procédé à des perquisitions".
Pour sa part, le vice-ministre syrien des Affaires étrangères Fayçal Meqdad a accusé les grandes puissances occidentales, États-Unis et France en tête, de vouloir "un retour de la colonisation" en Syrie, selon l'agence officielle Sana.
M. Meqdad a dénoncé les tentatives des États-Unis, de la France et de la Grande-Bretagne au Conseil de sécurité de l'ONU pour condamner la répression: "Il s'agit d'imposer leur hégémonie sur la Syrie et d'utiliser l'ONU comme un moyen pour rétablir le colonialisme et justifier les ingérences", a-t-il dit.
Un projet de résolution condamnant la répression en Syrie a été soumis jeudi au Conseil de sécurité. Rédigé par la France, la Grande-Bretagne, l'Allemagne et le Portugal, il condamne la violence du régime syrien et lui demande d'ouvrir les villes syriennes à des équipes humanitaires.
Mais la Russie a fermement écarté vendredi toute étude au Conseil de sécurité de ce projet de résolution.
Américains et Européens ont déjà pris des sanctions contre le régime syrien et le président Assad lui-même, sans toutefois envisager une intervention dans ce pays dont la déstabilisation aurait des répercussions dans toute la région.
La répression sanglante du mouvement de contestation, lancé le 15 mars, a fait au moins 1 100 morts, selon des ONG.
La Haut commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Navi Pillay, a dénoncé la "brutalité" de la répression et appelé Damas à laisser entrer une mission onusienne chargée d'enquêter sur les violations des droits de l'Homme. Son rapport préliminaire doit être présenté le 15 juin.
Sur Facebook, les militants pro-démocratie ont appelé lundi les Syriens à "brûler les photos" du chef de l'État.
Sur le terrain, des militants ont fait état de manifestations nocturnes à Hama, à 210 km au nord de Damas appelant à la chute du régime, ainsi qu'à Saraqeb près d'Idleb (nord-ouest). Des perquisitions ont été effectuées à Zabadani, une localité à 50 km au nord-ouest de Damas, à cause de graffitis anti-régime griffonnés sur les murs.
Des centaines de manifestants ont défilé dimanche soir dans deux localités de la périphérie de Damas, à Douma et à Jdaidat Artouz, scandant "allah Akbar" (Dieu est grand), a indiqué le président de la Ligue syrienne des droits de l'Homme, Abdel-Karim Rihaoui.
"Trois civils sont morts ce matin à Talbisseh sous les tirs des forces de sécurité qui ont pris d'assaut" la ville située dans la province de Homs, a indiqué un militant des droits de l'Homme.Une quatrième personne, touchée dimanche par les balles des forces de sécurité, est par ailleurs décédée lundi des suites de ses blessures, selon lui.Depuis dimanche à l'aube, des...