Rechercher
Rechercher

Lifestyle

Les enfants dans la cour des grands

Maïwenn le Besco, réalisatrice du film « Polisse ». Guillaume Baptiste/AFP

En résumé de cette première semaine de projections, le regard de la caméra était particulièrement fixé sur les enfants et les jeunes adolescents. Chez Gus Van Sant, palmé il y a quelques années à Cannes pour son film Elephant et qui a ouvert avec Restless la seconde compétition de Cannes, baptisée Un certain regard, il s'agit d'un jeune homme - interprété par Henry Hopper, fils de Dennis et dont c'est le premier film - qui squatte bizarrement les enterrements et y fait la connaissance d'une jeune fille, interprétée par Mia Wasikowska, alias Alice aux pays des merveilles de Tim Burton. Un film produit également par une jeune personne et qui n'est autre que Bryce Dallas Howard, la fille du réalisateur Ron Howard.
Pour l'Australienne Julia Leigh, il s'agit d'un thriller érotique, un conte surréaliste surnommé à bon escient Sleeping Beauty, qui en dépit du traitement du sujet, intéressant par ailleurs, a cependant jeté un certain malaise dans la salle.
Il y a également la Britannique Lynne Ramsay, qui a abordé ce thème de l'enfant mais sous un autre angle. We Need to Talk About Kevin, interprété par la toujours merveilleuse Thilda Swinton, évoque plutôt les rapports mère-fils.
Une autre réalisatrice a présenté son film en ce début de semaine à Cannes, qui évoque l'univers des enfants. Un monde certainement pas de bisounours, puisqu'il s'agit du milieu de la brigade des mineurs. La cinéaste qui lance la France dans la compétition officielle s'appelle Maïwenn le Besco, plus connue sous le nom de Maïwenn. Avec Emmanuelle Bercot au scénario « un premier jet revu par Bercot », dira-t-elle au cours d'une conférence de presse, Maïwenn nous invite à visiter le milieu de la police dans un film intitulé Polisse. Une œuvre coup de poing mêlée de gravité et d'énormément de rires, où l'on s'attache à tous ces caractères croqués avec finesse et délicatesse. Au cours de son entretien avec la presse, Maïwenn s'est adressée à L'OLJ, en présentant son casting venu de milieux différents : « Moi-même, a-t-elle dit d'un ton enjoué de petite élève, je n'ai pas poussé mes études plus que la classe de cinquième alors que Emmanuelle (Bercot) a fait la Fémis. » Et d'ajouter : « Je savais exactement en choisissant mes rôles, tous principaux, à quels acteurs ils correspondaient. Je n'ai jamais eu de doute là-dessus. D'autre part en faisant le casting des enfants, je leur ai bien expliqué le sujet qu'abordait le film. Il fallait qu'ils soient conscients autant que les grands des enjeux du tournage. D'ailleurs, le dialogue était une responsabilité énorme. J'avais pris auparavant des permissions de la DAS et promis de ne pas prêter aux enfants d'autres dialogues que je leur ai soumis auparavant. »
De son côté, Marina Foïs répliquera avec l'humour qu'on lui connaît que Maïwenn a ce talent inexplicable de faire croire aux acteurs qu'ils sont en train d'inventer et d'improviser, alors que son scénario est extrêmement bien ficelé et que la réalisatrice sait exactement où elle va. En effet, avec un très bon casting composé de Karin Viard, Joey Starr - on aurait envie de dire là « A Star(r) is Born » -, Marina Foïs, Nicolas Duchauvelle, Karole Rocher, Emmanuelle Bercot, Frédéric Pierrot, Arnaud Henriet, Naidra Ayadi et Jérémie el-Kaïm, Maïwenn, qui joue également dans son film, parle de ces blessures secrètes de l'enfance et de cette brigade soudée dont la vie professionnelle finit toujours par laisser des traces sur la vie privée de chacun.
Que ce soit donc pour l'Américain Van Sant, pour la Britannique Ramsay, l'Australienne Leigh ou la Française Maïwenn, les enfants ont voix au chapitre. Ils représentent le futur. Ils doivent donc être chéris et protégés. C'est ainsi qu'ils pourront rentrer dans la cour des grands... qui n'a rien d'une cour de récréation !

En résumé de cette première semaine de projections, le regard de la caméra était particulièrement fixé sur les enfants et les jeunes adolescents. Chez Gus Van Sant, palmé il y a quelques années à Cannes pour son film Elephant et qui a ouvert avec Restless la seconde compétition de Cannes, baptisée Un certain regard, il s'agit d'un jeune homme - interprété par Henry...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut