Lara Kanso, « In the mood of Klimt »

Lara Kanso, qui a fondé, il y a trois ans, la boîte d'événementiels baptisée «O de Rose», parle avec passion de ce projet devenu aujourd'hui réalité. «Depuis que j'ai visité le Belvédère à Vienne, dit-elle, j'ai été séduite par la lumière que dégageaient les toiles de Gustav Klimt. Je me suis donc promis de créer un jour un événement à son hommage.» Mais plus qu'un hommage au grand maître autrichien, ce projet qui voit le jour célèbre l'esprit cosmopolite de la ville de Beyrouth, capable d'accueillir, depuis la fin de la guerre de 2006, toutes sortes de grandes manifestations culturelles. Tel était l'objectif de Lara Kanso lorsqu'elle décide - après avoir longtemps été dans le milieu de l'enseignement - de créer «O de Rose». «J'avais hâte de faire connaître l'autre face de mon pays, celui qui aime la vie, non la mort.»
«Tout au service du beau», ajoute Lara Kanso qui précise que sa boîte, qui s'occupe autant de commandes (mariages, dîners...) que de projets privés, artistiques, culturels ou même humanitaires, «travaille dans la simplicité, sans aucun artifice, avec pour seule règle la perfection».
Mélanger les disciplines artistiques, les fusionner dans un moule en toute harmonie, Kanso - citant alors Baudelaire: «Parfums, couleurs et sons se répondent» - en a toujours rêvé. Et voilà que l'occasion s'est présentée. C'est à la suite de sa rencontre avec la soprano japonaise Akiko Nakajima, lors d'un concert qu'elle avait organisé avec la fondation Résonnance au mois de décembre, qu'elle décide de présenter des vêtements, des objets design et des sculptures sur les chants lyriques de Nakajima. «In the mood of Klimt» serait donc un dialogue entre l'art vestimentaire, le chant lyrique et la peinture. Un langage artistique qui deviendrait pluriel.

Souffle de Klimt
Le peintre autrichien, qui a réalisé des portraits de femmes de grande dimension avec des compositions, mais aussi de nombreuses scènes de femmes nues aux poses langoureuses et érotiques, en tenues extravagantes et des présentations asymétriques, riches d'une ornementation chatoyante, ne pouvait qu'intégrer ce concept. Celui qu'on a surnommé «décorateur fin de siècle» et «inventeur de l'art décoratif» se retrouve en effet orchestrant cette manifestation. Son style ostentatoire, son attirance pour les femmes japonaises et leurs vêtements et ses modèles qui posent tel dans un spectacle forment le lien et le liant entre toutes les interventions artistiques de cette manifestation.
La soprano Akiko Nakajima, qui était lors du récent tsunami au Japon, a tout bravé pour rapporter de son pays un kimono réalisé en 9 ans par le dernier des couturiers qui a habillé les geishas. Elle sera accompagnée au piano par son mari Niels Muus, également professeur d'histoire de l'art.
Par ailleurs, les stylistes Rami Kadi, Grace Hanna (atelier G par Grace Rihane), Mira Tabet (Amita) et les designers Sibylle Abillama, Maria Halios et Céline Bejjani Tabet (Green & Glam) affirment la participation libanaise à cette soirée en présentant leurs créations inspirées de Klimt. Une partie de leurs recettes ira également au profit de «Faire Face» (association luttant contre le cancer du sein). Une soirée donc qui célèbre la femme et le beau.

Pour les réservations, appeler : 03/815585.