Ce n'est qu'en 2003, lors d'une visite sur ce site - aujourd'hui un musée dans une zone rattrapée par l'urbanisation - que l'icône antiapartheid s'en est rappelé. « Nous sortions du bâtiment principal quand il s'est soudain arrêté pour me dire : « Avez-vous trouvé mon pistolet ? « », raconte Nicholas Wolpe, le directeur de la fondation Lilieslief, qui gère le musée. « Cela m'a sidéré parce qu'on n'avait jamais entendu parler de ce revolver ! » Ces quelques mots ont suscité une frénésie : une partie du jardin a été retournée et une maison voisine détruite. En vain.
La fondation a alors contacté un expert qui « a identifié trois caches possibles, dont deux sur notre propriété », précise M. Wolpe. La troisième est sur le terrain du voisin, qui a refusé toute fouille si la fondation n'achetait pas sa maison. Faute d'accord, le voisin vendra sa propriété aux enchères le 12 mai.
« Nous sommes déçus par sa décision », confie M. Wolpe qui ne pourra pas participer à la vente. « Nous avons toujours dit que nous lui achèterions sa propriété une fois que nous aurons l'argent. »
À l'inverse, la maison de ventes aux enchères High Street Auction Company est ravie de l'aubaine. « L'intérêt est très grand pour cette propriété, grâce à la valeur symbolique du pistolet, explique sa porte-parole, Tracy Purto. Nous avons été contacté par des Sud-Africains, des étrangers et de hautes personnalités. »
Pourtant, la localisation précise de l'arme reste pour le moins incertaine. « Nous ne savons pas ce qu'il est advenu du pistolet après le retour en Afrique du Sud de Nelson Mandela le 7 juillet 1962 et son arrestation le 5 août », souligne Sello Hatang, porte-parole de la Fondation Mandela qui gère ses archives et œuvres caritatives. « Nous savons que le pistolet existe, qu'on lui a donné et qu'il a été enterré parce qu'il a dit « nous l'avons enterré «. Mais qui est ce « nous « ? », s'interroge-t-il.
Les proches de Nelson Mandela à l'époque sont tous décédés et le vieil homme, âgé de 92 ans, est beaucoup trop fragile pour être interrogé précisément à ce sujet. Au grand regret de M. Wolpe. « Ce n'est pas n'importe quel pistolet, il a une immense valeur historique, dit-il. Ma plus grande inquiétude est qu'une bataille s'engage sur "à qui appartient-il ?" »
(Source : AFP)
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