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Liban

« Sport contre la violence », la fête dans tous ses états

Les danseurs ont ouvert le bal samedi après-midi, place Sassine.


L'événement, qui a lieu samedi place Sassine, était organisé par plusieurs ONG libanaises en collaboration avec des clubs de sport et des organisations de jeunesse. Au programme, de la danse, du sport et des jeux. Surtout, un spectacle géant pour petits et grands et un seul mot d'ordre : oui au divertissement, non à la violence.
Lorsque le spectacle débute, vers quatorze heures, les quatre artères menant à la place Sassine sont bloquées par des barrières, donnant au carrefour une apparence étonnante. Une grande scène est installée, point central de la manifestation d'où le son, diffusé par des enceintes géantes, émet à plusieurs centaines de mètres de distance. Les gens affluent, par dizaines, de toutes les directions. Et le spectacle démarre pied au plancher.
L'arrivée de cinq quads au centre de la place sème un début de confusion dans la foule. Une cacophonie rapidement éteinte par l'apparition d'un groupe de jeunes voltigeurs urbains. Mélange de gymnastique et de breakdance, leurs cascades scénarisées autour d'un véhicule et de deux modules concentrent la foule, organisée en cercle tout autour. Non loin de là, un bruit de chant devient perceptible, un chœur d'enfants : les scouts se sont déplacés en grand nombre pour l'occasion. Ondulant comme un mille-patte au gré de leurs va-et-vient, ils disloquent la foule et attirent les regards.

« Tout le monde pousse de partout »
Un couple, ses deux enfants accrochés aux épaules, se plaint du mouvement incessant et des pressions exercées par la foule : « Il y a un certain manque d'éducation, tout le monde pousse de partout. Et puis les chauffeurs de quad ne portaient pas de casques ! Avant d'organiser des manifestations contre la violence, certains devraient revoir leur comportement... », explique le père, sarcastique. L'effervescence restera constante tout l'après-midi.
Des ballons de baudruche jaunes, bleus et verts sont accrochés aux quatre coins de la place, le long de cordes qui ondulent au gré du vent. Un kaléidoscope continu de couleurs, de son, de mouvement. Dès le départ des cascadeurs, place à un autre type de danse sur la scène principale. Une jeune fille, resplendissante de grâce, multiplie les courbes et ondulations classiques, rompant avec l'atmosphère très virile qui prévalait jusqu'alors. Le rythme devient enlevé. Les multiples drapeaux trônant sur la place attendent un souffle de vent pour se soulever à leur tour.

Les commandos de l'armée prennent part au spectacle
Un peu plus loin, un terrain gonflable de football a été installé. Astuce des organisateurs, le sol, recouvert d'eau savonneuse, donne lieu à des chutes plutôt cocasses et des parties complètement absurdes. Plus loin, une sorte de minifête foraine, organisée par les scouts, permet de s'exercer au trampoline, au baby-foot, à des jeux de lancer. À côté, deux équipes s'affrontent au tir à la corde, renversant sur leur passage les observateurs distraits. Aucune crainte à avoir, l'armée et la Croix-Rouge stationnent aux abords de la place, prêtes à intervenir en cas de blessures ou d'incidents. En face de la scène, un mur d'escalade a été installé sur la remorque d'un truck, pour que des jeunes, harnachés, puissent grimper sans danger.
Ils imitent leurs aînés, qui ont vu les choses en grand : point d'orgue de la journée, des commandos de l'armée descendent la façade du building principal en rappel, seuls ou en équipe, déconcertants de facilité. Jusqu'à dévaler la distance la tête à l'envers. Des dizaines de visages sont levés vers le ciel, donnant aux mouvements de la foule des allures de chorégraphie collective. Un père de famille, accompagné de sa jeune fille, explique qu'il est venu spécialement pour ça, car « cela change des activités proposées habituellement. Et puis ma fille voulait vraiment voir ça, on ne part pas tant que le show de l'armée n'est pas terminé ».

« Pas encore de blessures à signaler... »
Les quads, qui dormaient paisiblement à l'ombre depuis le début de l'après-midi, se réveillent dans un tonnerre de détonations. Les pilotes exécutent quelques tours de piste, en roue libre, puis un entraîneur de fitness tonique prend place sur scène et tente de capter une attention sur le déclin. Un homme brise la passivité des spectateurs et danse de tout son corps, sous les rayons brûlants du soleil. Du côté de la Croix-Rouge, on est toujours vigilant : « Il n'y a pas de blessures à signaler... enfin, pas encore, plus exactement... », sourit maladroitement l'un des secouristes.
En effet, quelques minutes plus tard démarrent les simulations de boxe thaïlandaise. À observer l'abattage des combattants sur le ring, on peut légitimement se demander s'il ne s'agit que d'une démonstration. Et une question se pose : le thème de la manifestation est-il le sport contre la violence ou la violence contre la violence ? Les challengers échangent régulièrement des signes amicaux, l'ambiance reste détendue. Derrière la foule, loin de toute cette agitation, deux jeunes scouts patientent tranquillement. Un petit garçon et sa grande sœur. Ils « s'amusent bien », mais sont « trop petits pour pouvoir participer », d'après leur tante venue du Canada, chargée de les accompagner.
S'il y a un âge pour pouvoir participer, il n'y en a pas pour s'amuser : un vieil homme, bien installé au fond de sa chaise pliante, profite de la fête, entouré de jeunes enfants. Du début jusqu'à la fin de l'après-midi, il est resté immobile, rayonnant de curiosité, semblant penser que de vie d'homme, il n'a pas souvent vu la place Sassine dans cet état-là.
L'événement, qui a lieu samedi place Sassine, était organisé par plusieurs ONG libanaises en collaboration avec des clubs de sport et des organisations de jeunesse. Au programme, de la danse, du sport et des jeux. Surtout, un spectacle géant pour petits et grands et un seul mot d'ordre : oui au divertissement, non à la violence.Lorsque le spectacle débute, vers quatorze heures,...

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