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Moyen Orient et Monde

À New York, « une émotion d’une grande magnitude »

Les habitants de Big Apple entre joie, soulagement, souvenir et crainte de représailles.

À gauche, des Américains célébrant la mort de Ben Laden à Times Square, en plein cœur de New York. Eric Thayer/ReutersCi dessus, les Twin Towers, le 11 septembre 2001. Photo Sylviane Zehil

Il était 23 heures dimanche lorsque le monde a appris l'extraordinaire nouvelle lors d'une intervention télévisée du président Barak Obama : Oussama Ben Laden est mort. « Justice est faite ! » a-t-il dit.
Dix ans presque viennent de s'écouler depuis le 11 septembre 2001, dix ans depuis les attentats les plus meurtriers de l'histoire des États-Unis. Dix ans plus tard, les New-Yorkais et le monde n'ont pas oublié. Et c'est pour cela qu'ils étaient nombreux, après l'annonce de Barack Obama, à converger, bougies, drapeaux et bannières étoilées en main, vers Times Square et Ground Zero, encore en construction, symbole du commerce et de la puissance américaine, devenu, le 11 septembre 2011, symbole du terrorisme.
Une ambiance de kermesse bien américaine a régné dans ces deux grands lieux de rassemblement. Beaux dans leurs uniformes d'apparat, les officiers de la marine sont venus se mêler aux cornemuses. La foule chantait l'hymne national et criait des slogans « USA, USA ». « We Got Him », scandait la foule reprenant à son compte le titre d'un quotidien populaire. « C'est une frappe pour la justice et une réalisation massive pour les militaires et les services de renseignements américains », expliquait le sénateur de New York, Charles Schummer.
« La nouvelle a déclenché une émotion d'une grande magnitude que certains n'ont pas ressentie depuis presque dix ans, » indiquait un quinquagénaire brandissant un drapeau américain. Cette foule enthousiaste affichait un mélange d'exaltation et d'ivresse en apprenant que « l'homme du mal a fini par s'en aller ». « Je suis en état de choc. C'est dur à digérer », confiait une femme visiblement émue.
Mais pour certains parents de victimes, l'humeur restait sombre. La disparition de plus de 3 000 personnes est une plaie encore bien ouverte. Certains pompiers célébraient le moment, alors que d'autres affichaient une mine fermée. La mort de Ben Laden ne diminue pas la « souffrance vécue avec la disparition de plus de 300 collègues et amis ». « Je ne célèbre pas aujourd'hui, » confiait T.A., qui a voulu garder l'anonymat. « On a mis trop de temps à l'attraper. Il est derrière les attentats du World Trade Center en 1993 et ceux de Tanzanie et du Kenya, et celui du 11 septembre. Tous ces attentats ne sont pas l'œuvre d'une seule personne, dit-elle. Oussama Ben Laden a changé les règles du jeu avec el-Qaëda. Je suis contente qu'on ait jeté son corps à l'eau. Il n'y aura pas ainsi de lieu de pèlerinage voué à sa mémoire. C'est un peu la même mort que Zarqaoui en Irak. Ce sera bientôt le tour de Ayman Zawahiri (numéro 2) et celui du numéro trois de la Qaëda au Yémen. »
Pour Nelly Gimenez, « c'est bien la première fois depuis longtemps qu'une bonne chose arrive au pays ». « Les États-Unis vont enfin retrouver leur place prépondérante... Cela va être positif pour nous. Tout le monde est content. Je suis bien plus heureuse d'apprendre cette nouvelle que celle de la mort de Saddam Hussein en Irak qui ne nous a rien fait », dit-elle encore. « La mort de Ben Laden est un développement fantastique », affirmait de son côté un jeune cadre qui avait quatorze ans en 2001.
D'autres doutent de la véracité même de l'information. « Je ne crois pas que Ben Laden soit mort. Personne n'a vu le corps. Pourquoi ne l'ont-ils pas montré à la presse, pris des photos avant de le jeter à l'eau ? interrogeait un chauffeur de taxi. Tout cela ressemble à une opération politique pour la réélection d'Obama. »
L'annonce de la mort du chef d'el-Qaëda suscitait également une certaine inquiétude. Les « groupes terroristes risquent de vouloir se venger. Il faudra rester vigilant », indiquait une personne.
Il était 23 heures dimanche lorsque le monde a appris l'extraordinaire nouvelle lors d'une intervention télévisée du président Barak Obama : Oussama Ben Laden est mort. « Justice est faite ! » a-t-il dit.Dix ans presque viennent de s'écouler depuis le 11 septembre 2001, dix ans depuis les attentats les plus meurtriers de l'histoire des États-Unis. Dix ans plus tard, les New-Yorkais et...

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