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Moyen Orient et Monde - Éclairage

Téhéran embarrassé par les troubles à Damas

L'Iran observe à l'égard de la Syrie une prudence contrastant avec la virulence de ses critiques contre les autres régimes arabes placés dans la même situation.
Silencieux au départ, les dirigeants iraniens ont fini par prendre acte de la crise syrienne qui a fait des centaines de morts, tout en essayant de la minimiser. « Ce sont les affaires internes de la Syrie. La Syrie est notre amie (...) Nous sommes certains que le gouvernement et le peuple syriens résoudront leurs problèmes dans l'entente et le calme », avait affirmé début avril le président Mahmoud Ahmadinejad. Tout en glissant qu'il n'y a « pas d'autre voie que d'accepter la liberté du peuple (...) et le vote de la majorité, en Syrie comme ailleurs », il a cherché à dédouaner les dirigeants syriens au nom de la lutte commune de Téhéran et Damas contre Israël. Les troubles en Syrie répondent à « l'objectif des États-Unis, de leurs alliés et du régime sioniste qui est de casser le front de la résistance » à l'État hébreu, a-t-il également affirmé. Le Parlement iranien, prompt à prendre de son côté des positions extrêmes en politique étrangère, est resté jusqu'à présent muet sur la situation en Syrie, dont la presse rend assez largement compte, mais de façon essentiellement factuelle.
Cette prudence contraste avec la virulence des critiques iraniennes contre la répression des mouvements populaires partout ailleurs dans le monde arabe, notamment à Bahreïn où la population, majoritairement chiite comme en Iran, est dirigée par une dynastie sunnite. « L'Iran appuie le mouvement de révolte arabe dans les autres pays, mais pas en Syrie car Damas résiste à Israël, et Téhéran fonde ses relations avec les pays arabes sur leur degré d'opposition » à l'État hébreu, relève Mohammad Saleh Sedghian, directeur du Centre d'études irano-arabes basé à Téhéran. « En même temps, certaines élites critiquent cette différenciation, et les responsables iraniens ont adopté une approche plus équilibrée ces derniers jours », alors que le bilan de la répression ne cessait de s'alourdir, a ajouté M. Sedghian. Accusé la semaine dernière par Washington d'aider le régime du président Assad à réprimer les manifestants syriens, Téhéran a vigoureusement démenti en critiquant indirectement, pour la première fois, cette répression. « Nous considérons comme inacceptable l'utilisation de la violence contre les gens dans n'importe quel pays », a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Ramin Mehmanparast, sans toutefois aller jusqu'à nommer la Syrie.
La Syrie, majoritairement sunnite mais dirigée par une minorité chiite alaouite, est le principal allié de l'Iran dans le monde arabe depuis la révolution islamique de 1979. Sur le plan stratégique, un renversement ou un affaiblissement du régime syrien « ne pourrait qu'avoir des conséquences négatives pour l'Iran », estime Mehrdad Serjouie, analyste indépendant à Téhéran. « La Syrie constitue la voie d'accès de l'Iran au Liban et au Hezbollah », et « Israël a tout à gagner d'une rupture de ce lien qui réduirait la pression » du Hezb sur l'État hébreu, estime-t-il. Amir Mohebian, directeur du centre d'études Arya Strategic Studies, nuance toutefois : « Compte tenu du sentiment anti-israélien dans les mouvements de révolte arabes, (une victoire du) mouvement démocratique ne placerait pas la Syrie sous l'influence d'Israël. » En revanche, reconnaît-il, « le soutien iranien au régime du président Assad pourrait être perçu négativement par l'opposition syrienne » et peser sur les relations avec Téhéran si elle arrivait au pouvoir.
(Source : AFP)
Silencieux au départ, les dirigeants iraniens ont fini par prendre acte de la crise syrienne qui a fait des centaines de morts, tout en essayant de la minimiser. « Ce sont les affaires internes de la Syrie. La Syrie est notre amie (...) Nous sommes certains que le gouvernement et le peuple syriens résoudront leurs problèmes dans l'entente et le calme », avait affirmé début...

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