Sécurité renforcée à Minya après des tensions entre coptes et musulmans

L'Égypte a renforcé la présence policière et militaire dans la province de Minya après qu'un conflit entre une famille chrétienne et une autre musulmane eut provoqué des violences meurtrières, a indiqué hier une source de sécurité. Un couvre-feu a été imposé dans la localité d'Abou Qorqas. Le différend entre les deux familles concerne la construction d'un dos d'âne. Les heurts ont fait deux morts musulmans. « Le calme est revenu dans la ville, mais la situation reste tendue », a indiqué une source de la police. Les violences à Minya sont intervenues au moment où des milliers de personnes continuaient de manifester dans la province voisine de Qena contre la nomination d'un gouverneur chrétien, dans une région qui a souvent été le théâtre de tensions religieuses et où les relations entre musulmans et chrétiens sont fragiles. À Qena, les manifestants ont bloqué une importante ligne de chemin de fer et plusieurs routes principales, affirmant qu'ils ne partiraient que lorsque Imad Mikhaïl serait démis de ses fonctions. Le gouvernement égyptien a fermement condamné ces appels, estimant que les objections basées sur la religion étaient « inacceptables ». « Le gouverneur de Qena n'a pas démissionné et ne démissionnera pas, et il n'y a pas d'alternatives », a affirmé le porte-parole du gouvernement, Ahmad al-Samman.
Sur un autre plan, un tribunal du Caire a décidé de supprimer les noms du président déchu et de son épouse de tous les lieux publiques d'Égypte, a annoncé hier l'agence officielle MENA. Selon l'agence, le juge des référés Mohammad Hassan Omar a décidé que les noms de Hosni Moubarak et de son épouse Suzanne soient supprimés des places publiques, des avenues, des bibliothèques et d'autres lieux et institutions dans le pays. En outre, le parquet général a annoncé qu'il étudiait un éventuel transfert de M. Moubarak dans une prison ou un hôpital carcéral, si l'état de santé de l'ancien président le permettait. Le procureur général, Abdel Meguid Mahmoud, a chargé une équipe menée par le chef des médecins légistes de se rendre à l'hôpital de Charm el-Cheikh, où se trouve actuellement M. Moubarak, « pour évaluer son état de santé et la possibilité de le transférer à la prison de Tora (au Caire) pour qu'il y passe sa détention, ou à l'hôpital de la prison ».
(Source : AFP)