Rechercher
Rechercher

Sport - Formule 1

Jusqu’où bluffe-t-on sur la performance chez Red Bull ?

La performance de la Red Bull Racing laisse perplexe. Sans doute autant, voire plus, que la seconde victoire de rang de Sebastian Vettel, qui fait écho à autant de départs de l'Allemand depuis la pole, la performance de Mark Webber lors du Grand Prix de Malaisie a démontré que Red Bull est bien intouchable, en dépit d'un niveau de performance honorable affiché par McLaren et Lotus Renault.
Car c'est bien sans KERS, une nouvelle fois, que s'est battu l'Australien contre la meute. Un handicap de taille au départ - faisant suite à un petit tracas lors du tour de formation - lors duquel il voyait ses rivaux filer de tous les côtés avant le premier freinage, se retrouvant ainsi vite englué dans une marée de monoplaces à dépasser. Vettel, lui, activait le système de récupération d'énergie cinétique et s'envolait, laissant Jenson Button pantois à la sortie de sa monoplace, une fois arrivé : « You guys were flying at the start », lâchera-t-il ainsi à Vettel et Heidfeld dans la pièce de préparation à la cérémonie du podium, ne s'attendant visiblement pas à les voir s'envoler de la sorte.
À mi-course, pourtant, les consignes radio tombent chez Vettel : plus d'utilisation du KERS, et ce en dépit de la « menace » Hamilton, qui ne lâche rien et côtoie les temps de la machine de tête, qui en réalité contrôle.

Meilleur tour en course pour Webber
Les temps de la Red Bull dans le second secteur, riche en enchaînements de virages rapides, donnent une claque immense à toute la concurrence : Vettel comme Webber sont scotchés à la piste, comme sur des rails, et trouvent selon les tours jusqu'à cinq dixièmes sur les concurrents équipés de pneus ayant la même durée de vie. Mise en relief, la performance fait froid dans le dos : c'est au tarif de trois dixièmes du kilomètre que la Red Bull est capable de filer sur les portions rapides à fort appui. On avait des doutes après les essais de Barcelone, on est maintenant fixés.
Vettel n'aura en réalité pas eu à pousser à Sepang. La clé de la course fut la séance de qualifications, au terme de laquelle le champion du monde en titre ne cachait pas son soulagement d'avoir pu utiliser le KERS pour partir du premier rang, s'évitant du même coup une course stratégiquement difficile avec des menaces de pluie. Mais sans le dispositif, Webber, en course, fut impérial. Seul pilote à oser quatre arrêts quand tout le monde, hormis Hamilton et Alonso, en raison de leur touchette en fin de course, en réalisait trois, The Aussie Grit est allé titiller Heidfeld jusqu'en toute fin de course pour la troisième marche d'un podium qu'il méritait autant que le vieux briscard Allemand de Renault. L'histoire retiendra que Webber a signé le meilleur temps en course dans la 46e boucle, en 1'40'571 : aussi bien que les temps de qualifications des Virgin.

Ne pas mettre
la puce à l'oreille

Reste donc la fiabilité, talon d'Achille historique de Red Bull dans l'ère Newey, et la capacité de réaction des autres, à laquelle on croit, mais pas suffisamment pour combler un écart pareil, ou pousser Red Bull à devoir imprimer un rythme plus soutenu que de celui de pure gestion. Est-ce pour duper la concurrence, afin de ne pas afficher de performances si élevées que cela en serait toute la légitimité technique de la machine qui viendrait à être scrutée au détail par une rivalité envieuse ? On a déjà vu Brawn GP, en début de saison 2009, brider la puissance de son bloc moteur pour ne pas montrer son réel niveau de performance incroyable en Australie et en Malaisie. Le pot aux roses avait été découvert par des ingénieurs ayant mesuré le son du moteur, trahissant le bridage. Est-ce que Red Bull bluffe en faisant passer le KERS pour un talon d'Achille, réduisant son utilisation au strict minimum
afin de ne pas avoir l'air trop rapide ? Est-on prêts à sacrifier quelques courses extra-européennes au top pour ne pas permettre à la concurrence de demander des éclaircissements techniques ou développer une solution calquée sur ce qui fait vraiment aller la Red Bull plus vite ? Ou y a-t-il vraiment un loup dans la bergerie dans l'équipe anglo-autrichienne, qui a dans ce cas l'avance suffisante pour courir devant malgré tout sans faire appel à un système pas encore totalement éprouvé ? Une chose est sûre, nombreux sont ceux qui se grattent la tête à ce sujet. Et aucune hypothèse n'est finalement bien rassurante. Il faudra faire vite pour déceler des solutions chez les autres, car on ne voit pour le moment pas de place pour autant de vainqueurs de GP différents que la saison dernière. Le dernier recours des rivaux de Red Bull pourrait bientôt n'être que la danse de la pluie... et la commission technique de la FIA.
La performance de la Red Bull Racing laisse perplexe. Sans doute autant, voire plus, que la seconde victoire de rang de Sebastian Vettel, qui fait écho à autant de départs de l'Allemand depuis la pole, la performance de Mark Webber lors du Grand Prix de Malaisie a démontré que Red Bull est bien intouchable, en dépit d'un niveau de performance honorable affiché par McLaren et...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut