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Moyen Orient et Monde - Côte d’Ivoire

Ouattara bute sur le bunker de Gbagbo

Nouvelle offensive, hier, des hommes d'Alassane Ouattara contre le bunker de Laurent Gbagbo à Abidjan. Et nouvel échec, entraînant un nouveau repli.

Les hommes d’Alassane Ouattara avant l’offensive lancée hier matin à Abidjan. Photo AFP

Les forces du président ivoirien reconnu par la communauté internationale Alassane Ouattara ont échoué hier à Abidjan à s'emparer du bunker où est retranché le chef de l'État sortant Laurent Gbagbo.
Au lancement de l'attaque en début de matinée, l'optimisme était pourtant de rigueur : « On va sortir Laurent Gbagbo de son trou et le remettre à la disposition du président de la République », avait annoncé à l'AFP Sidiki Konaté, porte-parole de Guillaume Soro, Premier ministre de M. Ouattara. Mais à 12h00 (heure locale et GMT), les tirs à l'arme lourde ont cessé près du palais et de la résidence, plongeant ces quartiers dans un calme inhabituel. En fin d'après-midi, un habitant rapportait que les combattants pro-Ouattara avaient dû effectuer un repli devant la résidence. « Il y a une pause dans les combats », a-t-il dit. « Les Forces républicaines (pro-Ouattara) sont arrivées jusqu'à 150 mètres du portail mais ne sont pas entrées », a-t-il poursuivi. Elles ont dû opérer un « retrait », a-t-il ajouté. Outre la résidence et le palais, les derniers partisans de M. Gbagbo contrôlent encore le camp militaire d'Agban, le plus important du pays, près duquel ont été entendues aussi de fortes détonations.
Cette attaque survient alors que se poursuivaient d'intenses mais jusque-là infructueuses tractations pour convaincre Gbagbo de démissionner. Son régime s'est écroulé, les chefs de son armée ont appelé au cessez-le-feu, les frappes de l'ONU et de la France ont détruit une grande partie de son armement lourd, de nombreux fidèles ont fait défection, mais il refuse obstinément de signer sa démission. Ce malgré d'intenses pressions. Hier, un haut responsable de l'Union africaine indiquait que l'Afrique du Sud, le Togo et l'Angola pourraient accueillir le président sortant si celui-ci acceptait de quitter le pouvoir.
L'assaut lancé par les combattants pro-Ouattara « est une tentative d'assassinat du président Gbagbo », a par ailleurs jugé le porte-parole de son gouvernement, Ahoua Don Mello. M. Ouattara a néanmoins demandé à plusieurs reprises à ses troupes de garantir « l'intégrité physique » de son rival.
Ahoua Don Mello a également accusé la force française Licorne d'avoir fourni « un appui aérien et terrestre » à l'assaut contre Gbagbo. « Ni l'Onuci ni la force Licorne ne participent (aux) combats qui se déroulent en dehors du champ de la résolution 1975 » de l'ONU, réclamant la neutralisation des armes lourdes, a rétorqué le chef de la diplomatie française Alain Juppé. À la suite de l'échec de l'assaut des forces pro-Ouattara, le ministre français de la Défense, Gérard Longuet, a assuré que Paris n'interviendrait pas en Côte d'Ivoire si M. Ouattara faisait appel à elle pour déloger définitivement Laurent Gbagbo de son bunker.
Si la France refuse une aide militaire à M. Ouattara, son rival peut encore se prévaloir d'un soutien : l'Angola, qui possède une des armées les plus puissantes du continent, le considère toujours comme le « président élu », selon le porte-parole du ministère des Affaires étrangères. Depuis le scrutin présidentiel du 28 novembre, qui a plongé le pays le plus riche de l'Afrique de l'Ouest francophone dans une quasi-guerre civile, Laurent Gbagbo n'a jamais reconnu la victoire d'Alassane Ouattara, au terme d'un processus électoral pourtant certifié par l'ONU.
À Abidjan, les habitants traumatisés par les récents combats restent pour la plupart terrés chez eux. Dans certains quartiers, les rues quasiment désertes étaient abandonnées aux pillards, l'eau et l'électricité sont coupées par endroits, les provisions de nourriture s'amenuisent. Dans d'autres, un début de retour à la normale s'esquisse.
Les affrontements à l'arme lourde dans Abidjan ont fait, selon l'ONU, des dizaines de morts et la situation humanitaire est devenue « absolument dramatique », la plupart des hôpitaux ne fonctionnant plus.
(Source : agences)
Les forces du président ivoirien reconnu par la communauté internationale Alassane Ouattara ont échoué hier à Abidjan à s'emparer du bunker où est retranché le chef de l'État sortant Laurent Gbagbo.Au lancement de l'attaque en début de matinée, l'optimisme était pourtant de rigueur : « On va sortir Laurent Gbagbo de son trou et le remettre à la disposition du président...

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