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Économie - Emploi

Au chômage, certains Français préfèrent l’aventure de l’expatriation

Faute de trouver un travail en France, Hassaine Larbi, 56 ans, étudie une proposition d'emploi en Albanie. Comme lui, des bataillons de Français au chômage ont choisi l'expatriation sur tous les continents.
M. Larbi est mécanicien d'aviation, un métier qui l'a déjà conduit au Moyen-Orient, en Europe, en Afrique, en Océanie. « Il n'y a pas d'alternative : ici, on ne trouve plus rien depuis longtemps dans mon secteur », souligne cet ancien d'Air Liberté.
Pourtant, il hésite : « L'offre, d'une société anglaise, est bien payée, mais sans bulletin de salaire, ni cotisations - ce qui est aberrant de la part d'une entreprise européenne ! Je veux continuer à cotiser. »
À 28 ans, Michel Ynard, ingénieur en optique, lui non plus « ne trouve pas ». « Je songe à partir. Ma motivation, c'est trouver un emploi », explique-t-il, face au stand de Pôle emploi international (PEI) lors d'une journée « S'expatrier, mode d'emploi » à Paris.
Pour lui, une destination s'impose, le Canada, car il a la double nationalité. « Sinon, ce serait le Japon... »
Au moins 1,5 million de Français sont expatriés, 50 % de plus qu'en 2000.
Un choix motivé par goût de l'ailleurs, une mutation opportune ou, parfois, juste parce qu'il n'y avait pas d'autre possibilité de travail.
Ce chiffre ne reflète que le nombre d'inscrits sur les registres des consulats, une démarche non obligatoire que beaucoup ne rempliraient pas.
Ils seraient quelque deux millions au total hors de France, et leur nombre grossit d'année en année de 3 à 4 % en moyenne.
Leur terre d'accueil reste européenne pour la moitié d'entre eux. Car les pays qui recrutent le plus, selon PEI, sont les voisins : la Suisse, premier pays d'accueil des Français (plus de 138 000 y résident), la Belgique, l'Allemagne, le Royaume-Uni.
12 % optent pour l'Amérique du Nord, les États-Unis surtout, deuxième destination (115 000 Français).
Si le Canada, ciblé par Michel Ynard, n'est que le septième pays d'accueil, il cherche activement à embaucher hors de ses frontières.
« Avec ses 30 millions d'habitants, le Canada a la politique de recrutement la plus dynamique au monde », estime Oliver Sheppard, chargé de mission à PEI.
En novembre, plusieurs dizaines de Canadiens ont fait le déplacement vers Bruxelles et Paris pour recruter, avec l'aide à Paris de PEI, qui avait présélectionné plus de 2 000 candidats.
Ottawa a cependant une politique d'immigration choisie, accueillant volontiers techniciens, informaticiens ou boulangers.
« Les boulangers-pâtissiers, on se les arrache partout ! » commente M. Sheppard, dont l'organisme, présent dans 18 régions métropolitaines et en Guadeloupe, a proposé en 2010 quelque 28 000 offres à l'international, émanant pour les deux tiers d'entreprises étrangères.
« Il n'y a pas de poste de secrétaire à Copenhague mais le savoir-faire français dans les 3 « F » - food, fragrance, fashion (alimentation, parfumerie, mode) - reste demandé, comme dans l'hôtellerie-restauration où il y a beaucoup de rotations », explique-t-il.
En Afrique, au Proche-Orient, l'industrie, le BTP, construction et maintenance de sites pétroliers et gaziers représentent 50 % des offres de PEI.
En Asie, seuls valent les profils de haut niveau.
Ce qui n'empêche pas les petites communautés françaises au Proche-Orient, en Asie-Océanie et en Europe de l'Est d'être en pleine expansion, contrairement aux destinations traditionnelles.
Mais « certains obsédés par l'emploi et le départ ne mûrissent pas leur projet, les aspects de protection sociale, de fiscalité », avertit Frédérique Morcillo, responsable de la Maison des Français de l'étranger.
« Je les mets souvent en garde sur le retour », ajoute-t-elle.
Faute de trouver un travail en France, Hassaine Larbi, 56 ans, étudie une proposition d'emploi en Albanie. Comme lui, des bataillons de Français au chômage ont choisi l'expatriation sur tous les continents.M. Larbi est mécanicien d'aviation, un métier qui l'a déjà conduit au Moyen-Orient, en Europe, en Afrique, en Océanie. « Il n'y a pas d'alternative : ici, on ne trouve...

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