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Économie - Services

Le tourisme en berne dans des pays non touchés par des révoltes

Les professionnels du tourisme au Moyen-Orient, où un vent de révolte populaire souffle depuis le mois de décembre, font face à une chute de la fréquentation, y compris dans des pays non touchés par des mouvements de contestation, comme la Syrie.
« Les touristes sont influencés par la couverture médiatique et mettent tous les pays du Moyen-Orient dans le même sac, ne différenciant pas un pays d'un autre », a déclaré à l'AFP Touhama Naboulsi, du bureau du tourisme de Jordanie. « Des touristes ont annulé leurs voyages dans tous les pays arabes, et bien sûr cela inclut la Jordanie », a-t-il ajouté.
Si plusieurs manifestations, réunissant des milliers de personnes, ont déjà eu lieu en Jordanie, celles-ci se sont déroulées sans violence.
Plusieurs sources hôtelières ont indiqué que les annulations avaient atteint de façon inquiétante les 50 %, alors qu'un tour-opérateur expliquait que sur 3 000 touristes ayant réservé un voyage dans les prochains mois, 1 200 avaient annulé.
Jean-François Rial, PDG de Voyageurs du monde, un des principaux tour-opérateurs en France, a également évoqué 50 % d'annulations pour la Jordanie, « une catastrophe » selon lui.
Le tourisme représente 14 % du PIB jordanien avec un chiffre d'affaires évalué à un milliard de dollars en 2010.
« En fait, les gens sont plus inquiets par ce qui pourrait se passer dans d'autres pays que ceux où la révolution est passée », a souligné M. Rial. « Est-ce que le roi Abdallah ne va pas sauter, est-ce que le roi du Maroc ne va pas avoir un problème, de même que (le président chinois) Hu Jintao ? »
La Syrie a également revu à la baisse ses prévisions. « Nous n'attendons pas une hausse de plus de 11 à 12 % du nombre de touristes en raison de la situation » dans la région, a déclaré le ministre syrien du Tourisme, Saadallah Agha al-Qalaa, rappelant que la croissance annuelle était depuis 2000 de 15 %. Ghassan Chahine, propriétaire de l'agence Naya Tours à Damas, a expliqué avoir enregistré 35 à 40 % d'annulations pour le pic de la saison touristique qui court de mars à mai, essentiellement de la part d'Européens. « Les gens ont tendance à penser que les révoltes ont lieu dans toute la région, même si nous leur disons qu'il ne se passe rien en Syrie », a-t-il dit à l'AFP.
« Il n'y a pas si longtemps nous quémandions des chambres auprès d'hôtels complets. Maintenant ils nous appellent pour que nous leur trouvions des clients », a-t-il ajouté, en évoquant des centaines de milliers de dollars de perte.
Mais, malgré la crise, les professionnels du tourisme soulignent la capacité du secteur à rebondir rapidement.
« La perception des gens changent très rapidement », a affirmé Sean Tipton, de l'Association des tour-opérateurs britanniques.
« Aussitôt qu'ils ont vu les scènes (de violence) au Caire et dans d'autres villes, l'impact a été direct (...) Mais mon expérience dans l'industrie du voyage est que les touristes britanniques (...) ont la mémoire courte. Donc, cela ne prend pas beaucoup de temps avant que les réservations pour un pays ne reprennent. »
Les professionnels du tourisme au Moyen-Orient, où un vent de révolte populaire souffle depuis le mois de décembre, font face à une chute de la fréquentation, y compris dans des pays non touchés par des mouvements de contestation, comme la Syrie.« Les touristes sont influencés par la couverture médiatique et mettent tous les pays du Moyen-Orient dans le même sac, ne...

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