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Culture - Rétrospective

Luc Tuymans, le peintre belge du désenchantement, expose à Bruxelles

L'artiste belge Luc Tuymans, connu pour ses travaux sur l'Holocauste, le post-colonialisme ou les attentats du 11 septembre 2001, expose pour la première fois dans son pays natal sa vision désenchantée du monde.

Luc Tuymans.

La rétrospective, visible au palais des Beaux-Arts (Bozar) de Bruxelles jusqu'au 8 mai, rassemble 75 œuvres de l'artiste flamand qui a choisi de «peindre la banalité du mal», comme le dit Helen Molesworth, une des deux commissaires de cette exposition qui offre un aperçu chronologique de 30 ans de création.
Natures mortes, paysages et portraits, la plupart dans une palette quasi monochrome de rose sale et de gris, les peintures de Luc Tuymans, d'une apparente neutralité, poussent le visiteur à s'interroger sur ce qu'il voit et sur sa façon de regarder.
L'artiste, affirment Mme Molesworth et Madeleine Grynsztejn, l'autre commissaire de l'exposition, cherche «à représenter l'irreprésentable». «Examiner attentivement un tableau de Tuymans, c'est bien prendre conscience de ce qu'il a appelé "l'incapacité de rapporter la réalité"», ajoutent-elles.
Ainsi, un premier regard sur le tableau The Doll (« La poupée», 1994) amène à voir un paysage nordique brumeux avec des sapins massés sur les rives d'un lac et un clair de lune déchirant un nuage. Mais est-ce si sûr? Et s'il s'agissait d'un corps gisant?
Quant au tableau The Nose («Le nez», 2001), est-ce un autoportrait ou une manipulation du portrait? Le visage de l'artiste est à la fois ressemblant et méconnaissable.
Dans les tableaux de la série Der Architekt («L'architecte»), le visage d'Albert Speer, l'architecte d'Hitler, est gommé et «Himmler», inspiré d'un portrait photographique officiel du chef de la SS, a le visage réduit à une tâche sombre, impénétrable, laissant le spectateur confronté à une ombre évanescente de l'histoire.
Au contraire, le visage de l'ancienne secrétaire d'État Condoleezza Rice dans le tableau The Secretary of State («La secrétaire d'État», 2005) est d'un réalisme crû.
Il n'échappe cependant pas à l'ambiguïté. L'artiste ne donne aucune piste pour expliquer ce qui a provoqué la moue sur le visage de l'ancienne chef de la diplomatie américaine. La vérité psychologique d'un être, que le portrait s'efforce traditionnellement de rendre par des moyens artistiques, demeure ici indéchiffrable.
La rétrospective, visible au palais des Beaux-Arts (Bozar) de Bruxelles jusqu'au 8 mai, rassemble 75 œuvres de l'artiste flamand qui a choisi de «peindre la banalité du mal», comme le dit Helen Molesworth, une des deux commissaires de cette exposition qui offre un aperçu chronologique de 30 ans de création.Natures mortes, paysages et portraits, la plupart dans une palette quasi...

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