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Lifestyle - Objets et histoire

Un Profumo de scandale !

L'histoire est jalonnée de scandales sexuels aux conséquences plus ou moins graves. Si Clinton a frôlé l'impeachment dans la Monicagate, la Rubygate impliquant Berlusconi et ses soirées « bonga bonga » risque-t-elle de lui coûter
cher ? Une histoire similaire a fait vaciller le pouvoir conservateur britannique au début des années 60 : Mandy Rice Davies, mannequin, décroche à 16 ans un job de go-go girl dans un club huppé de Soho où son chemin croisa celui de Christine Keeler, d'abord danseuse seins-nus puis call-girl de haut vol. Christine Keller présente à Mandy deux hommes influents, Peter Rachman et Stephane Ward. Rachman, un lord marié et respectable, devient l'amant de Mandy et installe la jeunette dans la maison où il a précédemment installée Christine Keeler, son ex-maîtresse. Héros pendant la Seconde Guerre mondiale, sa bonne réputation lui permet de se faire un fric monstre sur le dos d'immigrés qui ne peuvent pas obtenir de logements dans la capitale : il leur loue à des prix exorbitants des bicoques qu'il a rachetées à vil prix. Depuis, les Anglais ont inventé le terme de « rachmanism » pour désigner les logeurs cupides. Il meurt officiellement d'une crise cardiaque à 42 ans. Stephen Ward, lui, est un ostéopathe et gentleman libertin amateur de séduisantes jeunes filles qu'il présente ensuite à ses amis de la bonne société. C'est chez lui que Keeler fait la connaissance de John Profumo, ministre de la Guerre dans le gouvernement conservateur d'Harold Macmillan. Ils deviennent amants. Mais Keeler partageait ses faveurs avec un officier du GRU (le renseignement militaire soviétique) en poste à Londres, Evgueni Ivanov. Averti, Profumo rompt avec Christine. Dès le 9 août 1961, il écrit à sa maîtresse qu'il ne peut plus la revoir. Mais, un an et demi plus tard, Christine se trouve avec son amie Mandy Rice-Davies, dans la maison de Stephen Ward, lorsqu'un de ses amants éconduits, Johnnie Edgecombe, truand connu, tire des coups de feu sur la maison... L'incident attire l'attention de la police. La presse s'empare de l'affaire. Les autorités se mettent à enquêter sur les relations des deux filles... Que du beau linge ! Profumo est épinglé. Le 22 mars 1963, à Londres, il déclare devant la Chambre des communes n'avoir jamais commis aucune « inconvenance » avec la prostituée de luxe Christine Keeler. Celle-ci dément aussitôt et raconte à la presse ses liaisons avec le ministre ainsi qu'avec l'espion du KGB soviétique. Marié à une star du cinéma britannique, l'actrice Valerie Hobson, Profumo, 48 ans, avait les faveurs du palais de Buckingham. Entré au Parlement de Westminster en 1940, il était, à 25 ans, le plus jeune député britannique et le plus brillant politicien de sa génération. Mais « malheur à ceux par qui le scandale arrive ». Soupçonné, à tort, d'avoir dévoilé sur l'oreiller des secrets militaires, il est obligé de démissionner, entraînant dans sa chute l'ensemble du gouvernement... Avec sa femme, il va désormais consacrer sa vie aux humbles dans une association caritative de l'Est londonien, Toynbee Hall, et y gagnera une pleine réhabilitation. Il sera élevé à la dignité de commandeur de l'Empire et reconnu par Margaret Thatcher comme un héros national. Quant à Christine Keeler, boostée par le succès, les projets de films, de livres, elle se fâche avec son manager. Celui-ci, pour se venger, fait parvenir à la justice des enregistrements où Keeler reconnaît que les accusations contre un ancien amant sont de pures inventions. Inculpée de faux témoignage, elle est condamnée à 9 mois de prison. Il semble que depuis plus de quarante ans, elle vit sur les royalties des livres qu'elle a écrits sur l'affaire Profumo ainsi que sur ceux de The Truth at last : my story, son autobiographie parue en 2001.
Mandy abandonne la prostitution et commence selon elle « une longue descente vers la respectabilité », se convertit au judaïsme et épouse un homme d'affaires israélien. Ils ouvrent à Tel-Aviv plusieurs restaurants et boîtes de nuit sous l'enseigne « Chez Mandy ». En 1964, elle enregistre plusieurs 45-tours, dont celui au titre savoureux : A good man is hard to find ! Et on croit à un moment que sa notoriété a dépassé les frontières lorsque le Premier ministre malaisien, en arrivant à Londres, à la question « Que désirez-vous le plus en arrivant à Londres ? », répondit :« I want mandi » ; or Mandi en malais veut dire « prendre un bain ». Une douche froide plutôt !

Sources principales :
herodote.net
suite101.com
canalacademie.com
L'histoire est jalonnée de scandales sexuels aux conséquences plus ou moins graves. Si Clinton a frôlé l'impeachment dans la Monicagate, la Rubygate impliquant Berlusconi et ses soirées « bonga bonga » risque-t-elle de lui coûter cher ? Une histoire similaire a fait vaciller le pouvoir conservateur britannique au début des années 60 : Mandy Rice Davies, mannequin,...

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