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Sport

Coupe du monde 2010 : la FIFA encaisse 870 millions d’euros

La première Coupe du monde de l'histoire sur le territoire africain aura été un succès économique pour la FIFA. Le Mondial 2010 a rapporté aux instances dirigeantes de la FIFA la somme de 870 millions d'euros, selon son président Sepp Blatter. Une somme plus élevée que celle récoltée lors du Mondial allemand en 2006.
« Cette réussite financière n'est peut-être pas l'élément le plus important. La Coupe du monde a redonné sa fierté à tout un continent malmené, chahuté, souvent vilipendé », a ainsi déclaré le dirigeant suisse lors du congrès de la Confédération africaine de football, à Khartoum au Soudan. « Tout le monde est heureux de cette formidable réussite qui a envoyé un autre message de l'Afrique au reste du monde. C'est la victoire de l'Afrique du Sud, c'est la victoire de l'Afrique. Dorénavant, on la regarde d'un œil différent. » Le rapport annuel complet de la Fédération internationale sera publié la semaine prochaine.

La FIFA s'est goinfrée aux dépens de l'Afrique du Sud
La FIFA a donc enregistré des bénéfices gigantesques à l'occasion du Mondial 2010. Dans le même temps, les Sud-Africains se retrouvent avec des factures bien plus élevées que prévues... Un difficile retour de flamme pour l'économie du pays arc-en-ciel.
La Coupe du monde 2010 a été un franc succès pour la FIFA. Des matches de prestige, des audiences annoncées record, et un bénéfice de plus de 50 % par rapport à l'édition précédente. Cependant, tous ces bons points ne sont pas sans anicroches. En effet, les très bons résultats financiers ont été réalisés aux dépens du pays organisateur : l'Afrique du Sud. Le gouvernement de la nation arc-en-ciel accuse des dettes colossales et les prochains jours s'annoncent très difficiles pour l'Afrique du Sud. Des chiffres noirs qui viennent salir le bilan rayonnant de la FIFA.

50 % de bénéfices en plus par rapport à 2006
La facture est plus que salée pour le gouvernement sud-africain. Au total, c'est un surplus de 1 709 % par rapport au budget initial qui a été comptabilisé par une étude menée par l'OSEO (Œuvre suisse d'entraide ouvrière). L'addition s'élève à 4,1 milliards d'euros au lieu des 240 millions d'euros initialement budgétés. De son côté, la FIFA se frotte les mains. C'est un bénéfice de plus de 50 % qui a été enregistré par rapport à l'édition 2006.
Cependant, la FIFA se défend de tirer un quelconque bonus de ce surplus financier : « La FIFA est une association à but non lucratif, donc toutes les recettes − sauf quelques réserves nécessaires − sont réinvesties dans le football. Plus de 75 % des revenus sont directement investis dans des projets de développement et d'organisation des compétitions. »
À quoi peut-on attribuer ce bénéfice record ? Des exemptions d'impôts très (trop ?) généreuses : « Les privilèges que nous avons dû octroyer à la FIFA étaient tout simplement excessifs, confie Adrian Lackay, porte-parole des autorités fiscales sud-africaines dans le rapport de l'OSEO. Ils ont rendu impossible le moindre gain financier pour l'Afrique du Sud. » La FIFA se défend : « Les exonérations d'impôts concernent essentiellement les importations et exportations de matériel, surtout en ce qui concerne la couverture de l'événement auprès de millions de spectateurs dans le monde. Au final, c'est le pays hôte qui en bénéficie en termes d'image, donc de tourisme et d'opportunités commerciales. »

La FIFA a nuit aux travailleurs locaux
Parlons justement de ces opportunités commerciales et du tourisme. Le marketing de la FIFA est très clair. Elle possède les droits des marques et ne partage pas. Ainsi, « elle a imposé des règles mercantiles draconiennes, à commencer par des zones de restriction d'un kilomètre autour des stades accueillant les matches », relaie le site Rue89. Dès lors, les marchands ambulants qui peuplaient les abords des stades n'ont pu faire leur travail correctement. Un manque à gagner énorme pour les travailleurs locaux. Le tourisme, autre source de revenus quand on organise le plus grand évènement sportif de la planète, n'a pas tenu ses promesses. Sur les 483 000 visiteurs attendus, seulement 373 000 ont été comptabilisés. Soit une baisse de 23 %. Les arguments cités plus haut par la FIFA ne tiennent donc pas.

Des stades bien trop coûteux
Les stades ont et vont faire beaucoup de mal à l'économie du pays. Sur les 10 enceintes retenues pour la compétition (3 nouvelles et 7 rénovées), trois stades sont considérés comme des « White Elephants » (Éléphants blancs, NDLR), « c'est-à-dire des stades trop grands et trop onéreux pour pouvoir être utilisés après le Mondial sans générer de coûts supplémentaires », complète le rapport de l'OSEO. Ils ont tout de même été construits malgré les réticences de la Fédé sud-africaine. « Il y a, en effet, de nouvelles infrastructures, mais elles sont copiées sur les pays riches et les communes n'ont pas les moyens de les entretenir », poursuit Cédric Wermuth, collaborateur de l'OSEO.
Enfin, la Coupe du monde a permis d'offrir des emplois à beaucoup de personnes afin de préparer l'événement, mais ce sont surtout les entrepreneurs qui se sont enrichis, et les ouvriers ont ensuite été laissés sur le carreau. Les 5 plus grandes entreprises de construction du pays ont enregistré une hausse de 1 300 % de leurs bénéfices en passant de 82 millions d'euros à un peu plus d'un 1 milliard d'euros. Dans le même temps, l'écart entre les salaires de ces dirigeants et les ouvriers est passé de 1/166 à 1/285. Les patrons s'étant octroyé une augmentation de 200 %.
Si à cela on ajoute la destruction de plusieurs quartiers des différentes villes d'Afrique du Sud pour « construire des infrastructures » ou (encore pire) « pour des raisons d'images », explique le rapport de l'OSEO, et l'expulsion de 20 000 personnes de leur logement vers des bidonvilles, on obtient un Mondial à l'arrière-boutique bien remplie et dont on n'est pas forcément fier.
« Cette réussite financière n'est peut-être pas l'élément le plus important. La Coupe du monde a redonné sa fierté à tout un continent malmené, chahuté, souvent vilipendé », a ainsi déclaré le dirigeant suisse lors du congrès de la Confédération africaine de football, à Khartoum au Soudan. « Tout le monde est heureux de cette formidable réussite qui a envoyé un...

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