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Moyen Orient et Monde - Égypte

Moubarak hausse le salaire des fonctionnaires

Obama se félicite des « progrès » enregistrés dans le dialogue avec les opposants.

Un opposant et son drapeau égyptien, sur la place el-Tahrir. Yannis Behrakis/Reuters

Le président égyptien Hosni Moubarak a promis hier une hausse de 15 % des salaires des fonctionnaires et des retraites, au 14e jour de manifestations réclamant son départ. « Le gouvernement se préoccupe du citoyen égyptien et veut améliorer son niveau de vie », a déclaré le Premier ministre Ahmad Chafic, à l'issue d'une première réunion de l'ensemble du Conseil des ministres depuis le remaniement pour faire face à la crise qui secoue le pays depuis deux semaines. L'augmentation entrera en vigueur à partir du 1er avril. « Les augmentations des retraites coûtent au Trésor 6,5 milliards de livres égyptiennes (un peu plus d'un milliard de dollars) », a précisé le ministre des Finances Samir Radwane.
Cette annonce n'a néanmoins pas apaisé la colère des protestataires. De nouvelles manifestations sont prévues aujourd'hui dans les grandes villes, et la place el-Tahrir, devenue un symbole de la contestation au Caire, restait occupée par des milliers de manifestants dans la soirée, a constaté un journaliste de l'AFP. Plutôt dans la journée, plusieurs dizaines de personnes avaient bloqué l'accès à un important édifice gouvernemental à l'architecture soviétique, le Mougammaa, donnant sur la place el-Tahrir.
La veille, une nouvelle « séance de dialogue national » avait été organisée entre pouvoir et opposition, à laquelle les Frères musulmans, première force d'opposition mais bête noire du régime, s'étaient joints. C'était la première fois en un demi-siècle que le pouvoir et la confrérie discutaient publiquement. Hier soir, les Frères musulmans ont annoncé qu'ils reconsidéreraient leur participation aux consultations engagées par le gouvernement si leurs demandes, comme le départ du raïs, restent lettre morte. « Nous allons reconsidérer toute la question du dialogue (...). Certaines de nos demandes ont bien été prises en compte mais nous n'avons pas eu de réponses concernant les plus importantes, comme celle du départ de (Hosni) Moubarak », a expliqué à Reuters Issam el-Arian, un des hauts responsables de la confrérie islamiste.
La Maison-Blanche a, pour sa part, indiqué hier que les autorités américaines n'étaient pas en contact avec les Frères musulmans, soulignant « les nombreux désaccords (des États-Unis) avec les déclarations de certains dirigeants de cette organisation ». La Maison-Blanche a en outre appelé tout futur gouvernement égyptien à respecter les « traités et engagements » actuels, allusion évidente au traité de paix liant l'Égypte et Israël. Barack Obama a néanmoins estimé de son côté que le processus politique en Égypte enregistrait des « progrès ».
Tout en affirmant que la France ne souhaitait pas « s'ingérer dans le choix du peuple égyptien », le ministre français de la Défense, Alain Juppé, a souligné hier que Paris soutenait l'avènement d'une « réelle démocratie en Égypte » et a estimé que « la transition (devait) se développer dès que possible ».

Un repli médical en Allemagne ?
Le site Internet allemand d'informations, Spiegel Online, affirmait par ailleurs hier soir que M. Moubarak pourrait venir effectuer « un bilan médical prolongé » en Allemagne, en évoquant des réflexions « concrètes » en faveur d'une telle solution de repli. « Des discussions préparatoires avec les hôpitaux adéquats sont en cours, en particulier avec la clinique Max-Grundig à Bühl dans le Bade-Wurtemberg (sud-ouest de l'Allemagne) », écrit Spiegel Online, en citant des sources proches de cette clinique. L'AFP n'a pu avoir la confirmation de telles discussions auprès de la clinique et le porte-parole du gouvernement allemand a indiqué qu'il n'y avait eu « ni demande officielle ni demande officieuse concernant un tel séjour ».
La vie reprenait dans le même temps doucement son cours au Caire, avec la réouverture des magasins et des routes depuis dimanche. Le couvre-feu a été de nouveau réduit dans la capitale, à Alexandrie (Nord) et Suez (Est) : il sera désormais en vigueur de 20h00 à 06h00, contre 19h00 auparavant. La Bourse du Caire, fermée depuis le 30 janvier, doit de son côté rouvrir le 13 février. Le constructeur automobile japonais Suzuki a par ailleurs annoncé avoir redémarré sa production en Égypte, une semaine après l'avoir suspendue.
Devenu une figure de la mobilisation, un cadre égyptien du géant américain de l'Internet Google a été relâché hier et était « en route pour la place el-Tahrir », a indiqué à l'AFP une source de sécurité. Wael Ghoneim, chef du marketing chez le géant de l'Internet au Moyen-Orient et en Afrique selon sa page sur le réseau social pour professionnels LinkedIn, n'avait plus donné de nouvelles depuis le 28 janvier, après une manifestation géante au Caire.
Le président égyptien Hosni Moubarak a promis hier une hausse de 15 % des salaires des fonctionnaires et des retraites, au 14e jour de manifestations réclamant son départ. « Le gouvernement se préoccupe du citoyen égyptien et veut améliorer son niveau de vie », a déclaré le Premier ministre Ahmad Chafic, à l'issue d'une première réunion de l'ensemble du Conseil des...

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