L'Iran va fournir l'Afghanistan en essence (ministre du Pétrole)

L'Iran va fournir directement l'Afghanistan en essence à la suite d'un accord conclu entre les deux pays, a déclaré le ministre iranien du Pétrole, Massoud Mirkazemi, cité dimanche par l'agence d'information du ministère Shana.
Cette vente directe, rendue possible par l'augmentation récente des capacités de production de l'Iran en carburants, vise à se substituer au transit par le territoire iranien d'essence achetée jusqu'à présent par Kaboul à des pays comme la Russie, le Turkménistan ou l'Irak, a expliqué le ministre.
"Auparavant, le transit des produits pétroliers vers l'Afghanistan se faisait aussi (par l'Iran) mais nous espérons que ce pays va acheter tout ce dont il a besoin à l'Iran , car un accord mutuel a été conclu avec les responsables afghans", a déclaré M. Mirkazemi.
"A l'heure actuelle, le secteur privé afghan achète ce dont il a besoin à l'Iran et il n'y a aucune restriction pour coopérer dans ce domaine", a-t-il ajouté.
Environ 30% du carburant importé par Kaboul transitait jusqu'à présent par l'Iran en camions. Mais fin 2010 l'Iran a partiellement bloqué ce transit, stoppant des centaines de camions à la frontière, en laissant entendre que ce blocus était lié au fait que cette essence pouvait servir à ravitailler les forces de l'Otan en Afghanistan.
Téhéran a toutefois ensuite assuré que ce problème, qui a créé une certaine tension avec Kaboul, avait été réglé.
Fin janvier, une délégation ministérielle afghane est venue en Iran pour évoquer la question, et le ministre afghan des Finances, Omar Zakhilwal, a assuré que la population afghane était "le principal utilisateur" de l'essence transitant par l'Iran.
L'Iran a récemment annoncé être en mesure d'exporter de l'essence, grâce à une augmentation de sa capacité de production conjuguée à une chute de la consommation intérieure ces dernières semaines. Cette baisse de quelque 25%, selon les autorités, est due à la hausse des prix entraînée par la suppression en décembre des subventions sur les produits pétroliers.
Confronté à de sévères sanctions internationales visant son secteur pétrolier en raison de son programme nucléaire controversé, l'Iran s'est lancé à marche forcée dans le développement de sa capacité de production d'essence et d'autres produits pétroliers pour parvenir à l'autosuffisance.
La capacité totale du pays, actuellement d'environ 45 millions de litres par jour, va progressivement passer à 65 millions de litres/jour d'ici septembre 2011, selon les responsables iraniens.
Dans ce contexte, M. Mirkazemi a affirmé que le gouvernement avait donné "l'autorisation pour exporter un milliard de litres d'essence" de ses réserves stratégiques constituées l'an dernier pour faire face aux sanctions.
"Avec l'inauguration de nouvelles raffineries et l'augmentation de la production des produits pétroliers (...), la Compagnie de raffinage et de distribution est autorisée à exporter ces réserves pour les remplacer" avec les nouvelles productions "respectant les standards internationaux", a ajouté le ministre.