Exécution de Sahra Bahrami: l'ambassadeur néerlandais convoqué à Téhéran

L'Iran a convoqué dimanche l'ambassadeur néerlandais à Téhéran après les commentaires des Pays-Bas sur la pendaison samedi d'une Irano-néerlandaisee arrêtée lors des protestations post-électorales de 2009, et exécutée pour trafic de drogue selon Téhéran.
Cees J. Kole "a été convoqué au ministère des Affaires étrangères qui lui a notifié la protestation de notre nation face aux commentaires intrusifs formulés par son ministre des Affaires étrangères", a fait savoir le ministère iranien dans un communiqué cité par la presse locale.
Le diplomate a reçu "une mise en garde contre le soutien du gouvernement néerlandais aux criminels et l'interférence dans les affaires internes de notre pays", a-t-il dit, ajoutant que "le système judiciaire iranien est indépendant et que tous les citoyens de la République islamique sont égaux au regard de la loi".
Sahra Bahrami avait été arrêtée en décembre 2009 à Téhéran alors qu'elle participait à une manifestation contre la réélection contestée du président Mahmoud Ahmadinejad quelques mois plus tôt.
Elle a été condamnée à mort pour "la possession de 450 grammes de cocaïne et pour sa participation à la vente de 150 grammes de cocaïne", selon un communiqué du procureur de Téhéran, cité par la télévision iranienne.
Elle faisait également l'objet d'un procès pour appartenance à un groupe armé opposé au gouvernement, selon sa fille.
Le chef de la diplomatie néerlandaise Uri Rosenthal s'est dit "profondément choqué" par l'exécution de Sahra Bahrami et a dénoncé un "acte commis par un régime barbare", avait déclaré à l'AFP samedi le porte-parole du ministère, Bengt van Loosdrecht. Les Pays-Bas ont gelé leurs contacts avec l'Iran.
Le procureur de Téhéran Abbas Jafari Dolatabadi a lui aussi appelé dimanche le gouvernement néerlandais à ne pas interférer dans les affaires iraniennes.
"Nous sommes des juges, non des diplomates, mais le gouvernement néerlandais devrait savoir qu'il n'a aucun droit pour se mêler des affaires des autres pays", a-t-il dit, selon des propos rapportés par l'agence Irna.
Le meurtre, le viol, le vol à main armée, le trafic de drogue et l'adultère sont passibles de la peine de mort en Iran, où les autorités estiment qu'une application sévère de la loi est indispensable pour maintenir la sécurité.