Nucléaire: la presse iranienne rejette sur les grandes puissances l'échec d'Istanbul

Les médias iraniens ont rejeté dimanche sur les grandes puissances la responsabilité de l'échec des discussions d'Istanbul, certains relevant que la porte demeurait ouverte à une nouvelle rencontre si les Occidentaux reconnaissent les droits nucléaires de l'Iran.
"Les Occidentaux n'ont pas répondu aux propositions iraniennes", titre le quotidien gouvernemental Iran en "Une", affirmant que "de graves erreurs d'appréciation dans l'esprit des Occidentaux ont empêché tout accord".
Le quotidien gouvernemental en anglais Iran Daily souligne toutefois que "Téhéran est ouvert à de futures discussions au sein des 5+1", mettant en avant les déclarations en ce sens du négociateur iranien Said Jalili après l'échec d'Istanbul.
Cet échec, qui s'est traduit notamment par le fait qu'aucune nouvelle rencontre n'a été programmée entre l'Iran et les grandes puissances, a été imputé par les Occidentaux à l'intransigeance de Téhéran, qui a exigé la levée des sanctions internationales et la reconnaissance de son droit à enrichir l'uranium comme préalable à toute discussion.
La télévision d'Etat et les agences ont rapporté l'issue de la réunion d'Istanbul de façon essentiellement factuelle, en insistant sur le refus iranien d'accepter les termes fixés par les grandes puissances.
La presse ultraconservatrice et quelques journaux plus modérés se félicitent, sans triomphalisme excessif, que "l'Iran n'a pas cédé" à Istanbul ainsi que titre Hamchahri (conservateur modéré).
"L'Iran refuse le chantage, les discussions échouent", titre l'ultraconservateur Kayhan qui souligne "l'erreur de calcul" des Occidentaux, tandis que Siassat-e-Ruz, proche des Gardiens de la révolution, affirme que l'Iran "continuera à défendre ses droits nucléaires".
Certains titres modérés préfèrent souligner, comme Iran Daily ou Mellat-e-Ma (conservateur), les déclarations de M. Jalili et de la négociatrice européenne Catherine Ashton affirmant que "la porte des négociations demeure ouverte".
Plusieurs quotidiens conservateurs ainsi que le réformateur Shargh soulignent également, sans commentaire, le refus iranien de rencontrer bilatéralement la délégation américaine en marge des discussions d'Istanbul.