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Économie - Automobile

USA : les constructeurs étrangers dans le viseur du syndicat de l’automobile

Après avoir vu ses rangs décimés par les fermetures d'usines des trois grands constructeurs de Detroit, le syndicat américain des ouvriers de l'automobile, l'UAW, s'est lancé dans une vaste offensive pour recruter des adhérents dans les usines des constructeurs étrangers aux États-Unis.
Pour donner plus d'impact à sa campagne dans les usines américaines de Toyota, Honda, Nissan, Hyundai, Mercedes-Benz et Volkswagen, l'UAW (United Auto Workers) compte sur l'aide des syndicats européens et asiatiques, a précisé à l'AFP un haut responsable du syndicat ayant requis l'anonymat. La première bataille sera de convaincre les constructeurs de renoncer à la tenue de réunions obligatoires antisyndicats ou au licenciement d'employés prosyndicats. « Tout comme l'UAW a entrepris un profond changement, nous appelons le secteur à changer lui aussi », a noté récemment le président de l'UAW, Bob King, notant que la réglementation actuelle du travail ne protège plus le droit des travailleurs de décider librement d'adhérer à un syndicat. L'une des dernières tentatives d'organiser une cellule syndicale dans une usine a eu lieu en 2001 sur un site de Nissan dans le Tennessee (Sud-Est). Elle a échoué après que le constructeur japonais eut menacé de fermer l'usine si la cellule était créée.
L'objectif du syndicat cette fois-ci est d'obtenir des constructeurs étrangers qu'ils acceptent des élections de représentants syndicaux supervisées par une tierce partie, comme l'Association américaine des arbitrages. Si une entreprise refuse, M. King entend la dénoncer publiquement par le biais de publicités, des réseaux sociaux, des groupes de défense de droits civiques ou religieux, ou encore des associations de consommateurs. Le choix du japonais Toyota de fermer en avril une usine syndiquée en Californie (Ouest) et de déplacer ses activités vers une usine non-syndiquée du Mississippi (Sud), a été déterminant dans la décision de l'UAW de monter cette opération. Le syndicat a décidé de consacrer une partie de son fonds de soutien aux grèves, qui s'élève à 800 millions de dollars, à des campagnes de publicité négative. Le syndicat prévoit aussi d'ouvrir des bureaux près des usines concernées.
À une exception près, aucune usine appartenant à un constructeur étranger aux États-Unis n'a de présence syndicale. Cela s'explique notamment par le fait que ces usines ont été établies dans des États américains dotés de lois très antisyndicales, comme l'Alabama (Sud) où la réglementation du travail est mince et les travailleurs tendent à mépriser les syndicats.
Autre problème : les syndicats ont fait des concessions majeures en termes de réglementation, rémunération et protection sociale pour aider les américains General Motors, Ford et Chrysler à tailler dans les coûts pendant la crise. Pour John Russo, directeur du Centre d'études des classes ouvrières à l'Université de l'Ohio, les perspectives de succès de l'UAW sont mitigées car il fait face à « un environnement politique très hostile ».
Jusqu'ici, la réponse des usines approchées par l'UAW a été très froide. Toyota notamment ne semble pas décidé à s'engager à organiser des élections. « Nous n'avons pas encore revu en détail les principes » proposés par l'UAW, s'est contenté de commenter Mike Goss, un porte-parole du groupe. « Mais nous respectons les lois américaines ainsi que nos équipes. » D'autres constructeurs se sont refusés à tout commentaire. Sous le couvert de l'anonymat, l'un des responsables interrogés a cependant assuré que l'offensive de l'UAW ne représentait pas vraiment une menace car le syndicat a été critiqué pendant la crise pour avoir poussé General Motors et Chrysler à la faillite. « Je ne pense pas que nos employés soient intéressés », a-t-il dit.
Après avoir vu ses rangs décimés par les fermetures d'usines des trois grands constructeurs de Detroit, le syndicat américain des ouvriers de l'automobile, l'UAW, s'est lancé dans une vaste offensive pour recruter des adhérents dans les usines des constructeurs étrangers aux États-Unis.Pour donner plus d'impact à sa campagne dans les usines américaines de Toyota, Honda,...

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