Comme tous les ans, une immense ferveur religieuse s'est emparée des pèlerins qui couraient en se flagellant devant les mausolées de l'imam Hussein et de son demi-frère Abbas, tués en 680 par les troupes du calife omeyyade Yazid lors d'une bataille dans le désert de Kerbala. Les fidèles se flagellent en repentance pour ne pas avoir prêté main-forte à Hussein, petit-fils du prophète Mohammad tué dans des luttes pour le leadership après la mort du fondateur de l'islam.
Brandissant des drapeaux rouges et verts, couleurs du sang versé et de l'islam, vêtus de noir en signe de deuil, les fidèles se frappaient la tête et la poitrine. D'autres étaient en blanc, maculés du sang de leur tête entaillée. Tous criaient : « Ô Hussein, nous jurons par Dieu de ne jamais t'oublier. » En point d'orgue de la cérémonie, des cavaliers vêtus de capes rouges, représentant les soldats de Yazid, ont mis le feu à la « tente de Hussein » érigée près du mausolée.
« Les mesures de sécurité continueront après la cérémonie pour permettre aux fidèles de rentrer chez eux sains et saufs. La police et l'armée sont déployées autour de la vieille ville et aux entrées de la cité alors que des hélicoptères fournissent une couverture aérienne », selon le commandant Abbas. « Les forces irakiennes démontrent qu'elles sont capables d'organiser et de mener des opérations de sécurité sur une grande échelle, comme c'est le cas pour Achoura », a déclaré un porte-parole de l'armée américaine, le capitaine Dan Churchill. Ces dernières années, les soldats américains n'étaient déjà plus sur le terrain pour Achoura, mais assuraient la surveillance aérienne.
Depuis dimanche, 18 fidèles chiites ont été tués et une soixantaine blessés dans des processions à Bagdad et au nord de la capitale. En 2009, 32 personnes ont été tuées et 164 blessées dans des attaques contre des cortèges préparatoires au deuil de Achoura. Une bombe avait explosé à Kerbala, faisant un mort et 20 blessés. « La révolution menée par l'imam Hussein renouvelle notre détermination à lutter contre le terrorisme dont les Irakiens souffrent », a affirmé dans un communiqué le Premier ministre désigné, Nouri al-Maliki, qui appartient au parti chiite fondamentaliste Dawa.
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