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Économie - Marchés

Crise de la dette : Rome menacé à son tour par les craintes de contagion

L'Italie, qui croule sous une énorme dette et qui est empêtrée dans une crise politique qui pourrait faire chuter Silvio Berlusconi, fait à son tour les frais des craintes de contagion de la crise de la dette, au moment où l'aide à l'Irlande n'a pas rassuré les marchés.
« La bonne nouvelle est que l'Italie, troisième économie de la zone euro, n'est pas comme la Grèce ou l'Irlande. La mauvaise nouvelle est que l'Italie est comme le Portugal » qui « croît si lentement » que ses recettes fiscales pourraient ne plus couvrir ses besoins de financement, écrivait lundi Irwin Stelzer, économiste au Hudson Institute, dans le Wall Street Journal.
Et « la pire nouvelle » est que l'économie italienne est plus importante que celle de l'Espagne, pays « considéré comme trop gros pour faire faillite », mais que la zone euro n'aurait de toute façon pas les moyens de sauver, ajoutait-il, concluant que l'Italie devrait être « le prochain » pays pris pour cible par les marchés.
Une analyse qui s'est vérifiée rapidement. L'Italie avait été épargnée jusqu'à présent, contrairement au Portugal et à l'Espagne, mais elle est désormais prise dans la tourmente, l'aide à l'Irlande n'ayant pas réussi à rassurer les marchés qui craignent une contagion à d'autres pays fragiles de la zone euro.
Le Trésor italien a réussi à lever lundi près de 7 milliards d'euros, mais les taux ont bondi. Hier, les taux longs poursuivaient leur envolée à près de 4,7 % et leur écart avec le Bund allemand (environ 2,6 %), référence en zone euro, atteignait un record historique.
La Bourse de Milan, qui a chuté de 2,67 % lundi, a cédé 1,08 % hier.
Silvio Berlusconi, armé de son optimisme à toute épreuve, a appelé à « la confiance » tandis que Luigi Casero, secrétaire d'État à l'Économie, a assuré que l'Italie n'était « pas un pays à risque ». Le bras droit du Cavaliere, Gianni Letta, a en revanche exprimé sa « forte préoccupation ».
« Objectivement, sur la base des fondamentaux de l'Italie, la réaction semble excessive, mais le marché est en train de paniquer, ce qui pourrait vouloir dire que la crise de confiance en l'euro est entrée dans une phase plus dangereuse » pouvant obliger la BCE à intervenir, analyse Marco Valli, chef économiste pour la zone euro d'UniCredit.
Le marché ne croit pas cependant, selon lui, à la nécessité pour l'Italie d'avoir recours à un plan d'aide, étant donné le poids de son économie et de sa dette.
L'Italie croule en effet sous une des dettes publiques les plus élevées du monde, représentant près de 120 % de son PIB.
Malgré cette dette, Rome avait réussi jusqu'à présent à rassurer les marchés en limitant la progression de son déficit public et en adoptant en juillet une cure d'austérité devant lui permettre de ramener ce déficit à 2,7 % en 2012.
Lundi, Bruxelles s'est toutefois montré plus pessimiste en tablant sur un déficit de 3,5 % en 2012, le commissaire aux Affaires économiques Olli Rehn n'excluant donc pas la nécessité pour Rome de prendre des mesures supplémentaires.
L'Italie pâtit en outre de la crise entre Silvio Berlusconi et Gianfranco Fini, qui pourrait entraîner la chute du Cavaliere lors d'un vote crucial le 14 décembre. Les « finiens » se sont en revanche engagés à voter le budget d'ici là.
« Le risque serait d'entrer dans une période d'incertitude sans leadership clair, ce qui serait dommageable pour la croissance », qui est déjà structurellement faible, souligne Gianluca Spina, directeur du MIP, l'école de commerce de l'Université Politecnico de Milan.
« La bonne nouvelle est que l'Italie, troisième économie de la zone euro, n'est pas comme la Grèce ou l'Irlande. La mauvaise nouvelle est que l'Italie est comme le Portugal » qui « croît si lentement » que ses recettes fiscales pourraient ne plus couvrir ses besoins de financement, écrivait lundi Irwin...

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