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Culture - Exposition

USA et Palladio : une cohabitation architecturale continue

« Palladio et son legs : un voyage transatlantique », tel est le thème d'une exposition organisée par le National Building Museum à Washington, racontant l'engouement US pour un urbanisme quatre fois centenaire.

Dans son style, la Cour suprême à Washington.

Andrea Palladio a vécu au XVIe siècle (1508-1580) et, aujourd'hui, les USA vivent et travaillent dans des bâtisses (notamment la National Gallery of Art, la Cour suprême, la Bourse de New York, le Capitole de Richmond) que l'on dirait construites par lui. Même style et même manière de faire, puisés dans son illustre traité Les Quatre livres de l'architecture, abondamment illustré de plans, coupes, élévations et autres précisions techniques. Troisième président américain, Thomas Jefferson, qui, jeune, s'était initié à la discipline architecturale, s'en était inspiré pour les édifices qu'il a fait réaliser en Virginie : sa demeure à Monticello, l'Université et le Capitole de cet État. Il aimait à dire que «Palladio est mon maître et ses Quatre livres de l'architecture ma bible.» De l'autre côté de l'Atlantique, Palladio était tout autant admiré, particulièrement en Angleterre où l'architecte Inigo Jonese fut un ardent promoteur de son concept. À la veille de la Révolution française, son art est embrassé par l'architecte Claude Nicolas Ledoux.

Spécificité
Ce qui plaisait chez lui, c'est qu'il était le premier à être convaincu qu'une bonne architecture pouvait améliorer la vie des gens. Puis son traité était rédigé dans une langue compréhensive, dépourvue de toute fioriture philosophique et riche de détails techniques pour les constructeurs. Cet aspect, terre-à- terre, a fait le succès de ses Quatre livres de l'architecture. On voyait aussi dans son style le reflet des valeurs républicaines. L'exposition, qui donne à voir une série des dessins d'Andrea Palladio, retrace tout son parcours et son processus créatif. À commencer par ses études intensives de l'ancienne architecture romaine. De ses croquis de la demeure de l'empereur Trajan, par exemple, il a emprunté des éléments pour son édification de la basilique de Vicence. Cette même influence se retrouve dans les autres basiliques, les églises, les cloîtres, les nombreuses villas et les ouvrages publics qui portent son label. La production architecturale de Palladio s'est concentrée en Vénétie où l'on peut encore admirer le théâtre Olympique, le grand palais municipal, dit Basilique palladienne, la loggia del Capitanio, de nombreux palais et villas, dont la très célèbre villa Rotonda. Le cinéaste Joseph Losey avait tiré parti, en 1979, de cette architecture dans sa mise en scène de l'opéra de Mozart, Don Giovanni.

Les « Quatre livres de l'architecture »
Les Quatre livres de l'architecture ont été édités en 1570 à Venise et comportaient les gravures sur bois réalisées sous la direction de Palladio. Cette même année, Palladio succède à Sansovino (décédé) à la charge d'architecte en chef de la Sérénissime; il y construit les églises de San Giorgio Maggiore et du Redentore. Andrea Palladio meurt en 1580 avant d'avoir achevé le Théâtre Olympique de Vicence que son disciple Vincenzo Scamozzi continuera.
Trissino, poète, philosophe, lettré et diplomate au service de la curie romaine, a été le maître à penser de Palladio. C'était aussi un humaniste, un expert en art militaire et un passionné d'architecture. C'est lui qui a donné le surnom de «Palladio» à Andrea: avant cela, on l'appelait Andrea di Pietro. Trissino avait aussi fait admettre Palladio dans le cercle humaniste de Vicence, l'Académia Olympica.
Aujourd'hui, les USA lui rendent hommage, un hommage qui consacre une solide cohabitation bâtie sur des fondations datant de 400 ans.
Andrea Palladio a vécu au XVIe siècle (1508-1580) et, aujourd'hui, les USA vivent et travaillent dans des bâtisses (notamment la National Gallery of Art, la Cour suprême, la Bourse de New York, le Capitole de Richmond) que l'on dirait construites par lui. Même style et même manière de faire, puisés dans son illustre traité Les...

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