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Sport - Formule 1 - Grand prix d’Abou Dhabi

Le top cinq des finales rocambolesques

La F1 a déjà livré quelques champions du monde inattendus depuis 1950. De quoi se convaincre que tout pourra arriver demain entre Fernando Alonso (Ferrari), Mark Webber, Sebastian Vettel (Red Bull) et Lewis Hamilton (McLaren).

Le Britannique Lewis Hamilton (McLaren) a réalisé le meilleur temps de la 2e séance d’essais libres, hier sur le circuit de Yas Marina. Avec un chrono de 1 min 40 sec 888/1000, Hamilton devance l’Allemand Sebastian Vettel (Red Bull, 2e), l’Espagnol Fernando Alonso (Ferrari, 3e) et l’Australien Mark Webber (Red Bull, 4e). Les quatre prétendants au titre se trouvent donc aux quatre premiers rangs des deuxièmes essais libres. Faute de connaître la quantité d’essence précise embarquée ou les réglages ou pièces testés par les écuries, qui peuvent faire varier grandement les temps au tour, il est impossible de dire si ce classement reflète fidèlement la valeur des concurrents et s’il sera maintenu en qualifications. Hamilton paraissant légèrement au-dessus de son niveau présumé, son classement a de grandes chances d’être inférieur samedi, tout comme Webber semble valoir un meilleur rang que le 4e.             Steve Ceisp/Reuters

1986 : GP d'Australie
Champion : Prost.
Beau perdant : Mansell

Pendant toute la saison, les Williams de Mansell et Piquet, armées par le surpuissant V6 Honda, ont nettement dominé la McLaren-TAG de Prost. La chance du Français est que le Britannique et le Brésilien ont passé leur temps à s'étriper. Pour le reste, « le professeur » a mal dosé ses efforts et est tombé en panne d'essence à St-Marin, où il a gagné sur son élan, et est descendu en vain pousser sa MP4 sèche en Allemagne...
À Adélaïde, le n° 1 mondial Mansell peut se contenter d'une 3e place. Sinon, Prost et Piquet peuvent le coiffer à condition de gagner. Au départ, le poleman Mansell est débordé par Senna (Lotus), puis Piquet et Rosberg. Prost est 5e... Au 11e tour, Rosberg mène devant Piquet et Prost, qui vient de passer Senna. Mansell est 5e. « Prostichon » presse Piquet, qui part en tête-à-queue... Rosberg, Prost, Mansell, Piquet, voilà le nouvel ordre... Et Mansell est toujours peinard, d'autant que Prost rentre pour une crevaison lente. 31 secondes s'égrènent et quelques illusions de plus... Et puis, sa jauge lui promet une nouvelle panne d'essence... De retour en piste, AP avouera son attitude presque suicidaire : « Je me suis dit : "Ce GP est décisif, tu dois gagner." J'ai foncé. »
Pour ne rien arranger, au 63e tour, Rosberg gare sa McLaren, pneu arrière déchappé. Il laisse filer Piquet, Mansell et Prost, revenu au contact. Mais chez Goodyear, c'est la crevaison de trop : un technicien déboule dans le stand Williams pour supplier de stopper Mansell et Piquet. Avec des boules neuves, « Big Nige » finira champion le coude à la portière... « OK, on fait rentrer Nigel à la fin de ce tour. » Sauf que le moustachu n'en verra jamais le bout : à 320 km/h, il explose son pneu arrière gauche... Il parvient à stopper les contorsions de sa FW11 dans une échappatoire. « 25 mètres plus tôt, sa voiture aurait été un danger et j'aurais stoppé la course », confiera Martin, le directeur de course. Mansell aurait été champion... Williams rappelle Piquet. « Je savais que je perdais le championnat, mais je savais aussi que j'étais vivant », dira le Brésilien. Prost mène, Piquet est à 15 secondes. Le Français accélère, la jauge toujours dans le rouge. Puis il lâche 4 secondes par tour et McLaren lui passe le panneau « Fuel »... Piquet l'a dans son viseur. « J'ai fait comme si de rien n'était », dira Prost. Il reçoit en champion le drapeau à damier dans le style jamais égalé de Schenken.

2008 : GP du Brésil
Champion : Hamilton. Beau perdant : Massa
Hamilton (McLaren) peut se contenter d'une 5e place si son dauphin Massa (Ferrari) gagne. Mais le Britannique, n° 1 mondial depuis la mi-saison, avait raté le top 5 libérateur déjà l'année précédente à Interlagos...
La course démarre sur piste mouillée, derrière la safety car. La meute est lâchée, la piste sèche, le poleman Massa conserve le leadership avec ses « slick », avec Alonso et Räikkönen en tampon, Hamilton surveillant qui en voudrait à sa 4e place. Mais à 8 tours du damier, le ciel oblige le peloton à reprendre des pneus « pluie ». Sauf pour Toyota, qui parie que Glock, 8e, pourra tenir sur la patinoire. À la limite des points, l'Allemand n'a rien à perdre et passe Hamilton au stand. Mais c'est bientôt la stupeur chez McLaren car Vettel surgit, imparable, et Hamilton attaque le 71e et dernier tour en 6e position. Une vingtaine de secondes devant, Glock est à l'agonie... Hamilton est prévenu, mais ignore où il est... Dans le stand Ferrari, c'est déjà la joie : Massa coupe la ligne d'arrivée en vainqueur. Il est célébré. Trop vite car les proches du pauliste ont négligé le plan du réalisateur TV montrant Hamilton passant une voiture blanche au pilote casqué de rouge dans l'avant-dernier virage... C'est Glock... LH éteint la clameur de la foule en arrachant la 5e place qui lui ouvre les portes de la gloire.

1976 : GP du Japon
Champion : Hunt.
Beau perdant : Lauda

Depuis le 1er août, Lauda est défiguré par l'incendie de sa Ferrari au Nürburgring. Il a eu le mauvais réflexe d'enlever son casque et s'est brûlé les poumons... Deux jours plus tard, il a reçu l'extrême onction. Dans l'incompréhension, décidé à vivre, à rester éveillé pendant des jours pour demander qu'on lui vide ses poumons remplis de liquide, dans des douleurs atroces...
Le 24 octobre, il est sur la grille de départ, à Fuji. Il n'a raté que les GP d'Autriche et des Pays Bas. En fait, l'Autrichien est revenu depuis trois GP pour 7 points. Il en compte 68 points et Hunt (McLaren) 65. Mais la pluie est son plus grand adversaire. Et après deux tours, le « kaiser » rentre pour mettre pied à terre. Hunt, 5e, est champion d'un jour et champion pour toujours : l'Anglais n'a jamais mené le championnat du monde et ne le mènera plus jamais...

1964 : GP du Mexique
Champion : Surtees.
Beau perdant : G. Hill

G. Hill (BRM) et Clark (Lotus) se sont relayés en tête du championnat du monde pendant la saison, mais Surtees (Ferrari) peut surpasser tout le monde sur les hauteurs de Mexico. Parti de la pole, Clark mène à mi-distance devant Gurney, Hill, Bandini et Surtees. À cet instant, le n° 1 mondial Hill devient champion. Sauf que Bandini, équipier de Surtees, le suit de près, jusqu'à le percuter... C'était le jeu de Hill de tenir sa place, mais pour Surtees, « il ne fait pas de doute que la manœuvre de Bandini était délibérée »... Pas très jolie, la tactique rouge. Hill retardé au stand, Clark devient le favori à sa propre succession lorsque, à deux tours du but, son V8 Climax vide son huile. Gurney se porte en tête et Hill, pourtant relégué à deux tours, redevient champion en puissance. Sauf que Bandini - encore lui - laisse sa 2e place à Surtees à quelques encablures de l'arrivée, offrant au Britannique une nouvelle couronne mondiale. La première en F1 après ses quatre en vitesse moto 500cc (1956, 1958, 1959, 1960).

1997 : GP d'Europe
Champion : Villeneuve. Mauvais perdant : Schumacher
Depuis le début de la saison, Villeneuve (Williams) et Schumacher (Ferrari) se disputent la place de n° 1. Sur le tortueux circuit de Jerez, l'Allemand se présente avec un point d'avance sur le vainqueur d'Indy 500 en 1995. Le Canadien est rompu aux bagarres roue dans roue, mais pas du genre de celle que lui prépare le champion 1994-1995...
Aux essais, Villeneuve, Schumacher et Frentzen signent successivement 1' 21 ‘' 072, une coïncidence encore unique dans l'histoire des GP. JV part en pole, mais « Schumi » et HHF le débordent. Comprenant qu'il ne peut attaquer l'homme à la Ferrari, Frentzen rétrograde 3e, en couverture. Au second pit stop, Villeneuve reprend sa place de poursuivant, à 1,5 sec : jamais il n'a été si proche, et ses gommes sont fraîches... Il joue son va-tout dans un droit serré. De rage, Schumacher se rabat pour lui barrer la route, le harponnant. La morale est sauve : MS s'ensable et voit le fils de Gilles filer vers le titre. Pour son geste antisportif, Schumacher sera exclu du Mondial. Ce jour-là, un certain Häikkinen signe sa première victoire en championnat du monde.
1986 : GP d'AustralieChampion : Prost. Beau perdant : MansellPendant toute la saison, les Williams de Mansell et Piquet, armées par le surpuissant V6 Honda, ont nettement dominé la McLaren-TAG de Prost. La chance du Français est que le Britannique et le Brésilien ont passé leur temps à s'étriper. Pour le reste, « le...
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