« Je ne peux pas vous dire qui a attaqué le premier, qui a frappé le premier, je ne l'ai pas vu de mes yeux », a déclaré cheikh Hamad Abou Daabis, affirmant avoir été en train de prier au moment de l'abordage du Mavi Marmara, où neuf Turcs ont été tués par balles par les commandos israéliens. « Nous avons entendu une très forte explosion qui a secoué le navire. Nous ne savions pas d'où elle venait », a-t-il ajouté. « J'ai entendu le survol d'hélicopères et des coups de feu. Je n'ai pas vu ce qui se passait », a raconté l'autre témoin, Mohammad Zidane. Depuis sa formation en juillet, la commission présidée par le juge de la Cour suprême à la retraite Yaakov Tirkel a entendu le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le ministre de la Défense Ehud Barak et le chef d'état-major, le général Gaby Ashkenazi, mais aucun soldat ou officier ayant participé à l'opération n'a été autorisé à comparaître.
Avant ces deux premiers témoins, la commission a recueilli hier matin le témoignage de la chef de l'opposition Tzipi Livni, dirigeante du parti Kadima (centre) qui a défendu l'assaut israélien controversé contre la flottille qui tentait de briser le blocus maritime de Gaza, contrôlé par le mouvement islamiste Hamas. Elle a néanmoins imputé le vaste soutien international à la flottille au « vide politique » dans le processus de paix avec les Palestiniens, selon le site d'information israélien Ynet. La commission Tirkel, qui rendra ses conclusions provisoires dans les prochaines semaines, soumettra les résultats de ses travaux à un groupe d'experts de l'ONU désignés par le secrétaire général de l'organisation Ban Ki-moon.