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Moyen Orient et Monde - Diplomatie

L’évolution du concept de défense divise l’OTAN

L'avenir de la défense nucléaire et antimissile de l'OTAN, appelée à évoluer dans le cadre de la révision en cours du « concept stratégique » de l'Alliance, a continué hier de diviser les alliés, notamment la France et l'Allemagne.

Les chefs d’État et de gouvernement de l’Alliance atlantique doivent adopter au sommet de Lisbonne, les 19 et 20 novembre, le nouveau « concept stratégique ».  Georges Gobet/AFP

L'OTAN a progressé hier vers un compromis sur le désarmement nucléaire et la mise en place d'un vaste bouclier antimissile, deux des grands thèmes d'un sommet des dirigeants alliés prévu le mois prochain à Lisbonne. « Les points de vue convergent réellement sur les questions essentielles, sur l'importance de maintenir une dissuasion forte tout en contribuant simultanément à la maîtrise des armements, au désarmement et à la non-prolifération », a déclaré le secrétaire général de l'OTAN, Anders Fogh Rasmussen. « Nous nous orientons vers un consensus au sommet de Lisbonne pour concéder que l'OTAN devrait se doter d'une capacité de protéger les populations et les pays européens contre une attaque de missiles », a-t-il ajouté, tout en admettant que des « détails » qu'il a qualifiés de « techniques », « restaient à régler ».
Les 28 ministres des Affaires étrangères et leurs homologues de la Défense avaient à leur menu un nouveau « concept stratégique », que doivent adopter les chefs d'État et de gouvernement au sommet de Lisbonne les 19 et 20 novembre. Les menaces sont connues : terrorisme international, prolifération balistique et nucléaire, blocage des approvisionnements en hydrocarbures et guerre informatique.
Mais un différend sur les rôles respectifs de la dissuasion nucléaire et de la défense antimissile entre la France et l'Allemagne risquait de bloquer toute décision sur ces aspects cruciaux du « concept ». « Les Allemands pensent que le bouclier antimissile est un substitut à la dissuasion nucléaire, les Français qu'il ne peut en être qu'un complément » vu son manque d'efficacité, a indiqué un diplomate français. Devant la presse, le ministre français de la Défense, Hervé Morin, a comparé le bouclier antimissile à une « ligne Maginot » des temps modernes, donnant un pseudo-sentiment de sécurité aux Européens. Il a néanmoins laissé entendre que la France ne s'opposerait pas à une décision « de principe » en faveur du bouclier à Lisbonne, quitte à soulever ensuite les questions technologiques et financières que sa mise en œuvre posera. Son collègue allemand, Karl Theodor zu Guttenberg, a affirmé que « tout le monde était d'accord sur la nécessité d'un bouclier antimissile » et que les alliés étaient « très proches d'un accord ».
Bien que le chef de la diplomatie allemande, Guido Westerwelle, ait parlé d'« un rôle réduit des armes nucléaires », il est acquis que l'OTAN continuera de fonder sa défense sur une combinaison appropriée d'armes atomiques et classiques. L'entretien que M. Rasmussen a prévu aujourd'hui à Paris avec le président français Nicolas Sarkozy pourrait permettre d'avancer sur ce dossier.
La secrétaire d'État américaine, Hillary Clinton, s'est réjouie de l'appui des alliés à l'option zéro, c'est-à-dire au désarmement nucléaire total que le président américain Barack Obama promeut, même si elle s'est dit opposée à tout retrait unilatéral d'armes atomiques par un allié. Son collègue à la Défense, Robert Gates, s'est lui vivement inquiété de la baisse continue des budgets militaires des alliés européens des États-Unis.
Avec l'appui américain, en revanche, les ministres de la Défense ont décidé de réduire à environ 8 900, voire 8 000 à 8 500, les effectifs du commandement militaire de l'OTAN actuellement de 13 200, selon M. Morin.
Concernant l'Afghanistan, M. Rasmussen a confirmé que l'OTAN facilitait des contacts entre les talibans et le gouvernement afghan, mais qu'elle devait poursuivre ses opérations militaires. Mme Clinton s'est néanmoins montrée très prudente sur l'issue de négociations éventuelles de « réconciliation ».
Les chefs de la diplomatie devaient discuter en soirée du renforcement de la coopération de l'Alliance avec des partenaires, Russie en tête, notamment sur la défense antimissile mais aussi pour aider l'OTAN à sortir du bourbier afghan.
L'OTAN a progressé hier vers un compromis sur le désarmement nucléaire et la mise en place d'un vaste bouclier antimissile, deux des grands thèmes d'un sommet des dirigeants alliés prévu le mois prochain à Lisbonne. « Les points de vue convergent réellement sur les questions essentielles, sur l'importance de maintenir...

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