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Culture - Distinction

Mario Vargas Llosa, Prix Nobel de littérature

L’écrivain hispano-péruvien Mario Vargas Llosa (qui était venu donner une conférence à Beyrouth en juin 2006) s’est vu décerner, hier, le prix Nobel de littérature. Il est l’auteur d’une œuvre d’inspiration historique aux formes narratives innovatrices.

AFP/Javier Soriano

Déjà lauréat, entre autres récompenses, du prix Cervantès, la plus importante distinction littéraire en espagnol, il est l'auteur d'une trentaine de livres (essais, romans, nouvelles, théâtre) traduits dans le monde entier.
Cet ancien journaliste et professeur a été le candidat d'une coalition de centre-droit à la présidence du Pérou en 1990, battu par Alberto
Fujimori.
Né à Arequipa (sud du Pérou) le 28 mars 1936, il est élevé par sa mère et ses grands-parents maternels à Cochabamba (Bolivie) puis au Pérou. Après des études à l'académie militaire Leoncio Prado de Lima, il décroche une licence de lettres à Lima. Grâce à une bourse, il poursuit ses études et obtient un doctorat à Madrid.
Il s'installe ensuite à Paris, où, marié à sa tante Julia Urquidi, de 15 ans son aînée, il exerce diverses professions: traducteur, professeur d'espagnol, journaliste à l'Agence France-Presse.
En 1959, il publie son premier recueil de nouvelles Les Caïds. Mais c'est avec le roman La Ville et les chiens que sa carrière littéraire décolle en 1963. Trois ans plus tard, il consolide sa notoriété avec La Maison verte.
Séduit par Fidel Castro et la révolution cubaine, il se rend à La Havane qu'il quittera pour regagner l'Europe avec une nouvelle épouse, Patricia. En 1971, l'auteur rompt publiquement avec la révolution castriste et les mouvements d'extrême gauche, devenant un critique acerbe du «lider maximo».
Le prestige littéraire de Vargas LLosa s'est entre-temps renforcé avec la parution en 1969 de son roman documentaire Conversation à la cathédrale. Suivent d'autres succès comme Pantaleon et les visiteuses (1973), satire du fanatisme militaire, La Tante Julia et le scribouillard (1977), inspiré de son premier mariage, La Guerre de la fin du monde (1982), évoquant la politique brésilienne, Qui a tué Palomino Molero? (1986), sur les violences politiques au Pérou, et Le Poisson dans l'eau (1993), récit autobiographique, ou encore Éloge de la marâtre, La Fête au bouc et Tours et détours de la vilaine fille.
Une étroite amitié le liera pendant plusieurs années à l'écrivain colombien Gabriel Garcia Marquez, resté proche de Castro, mais elle se terminera abruptement dans un incident qu'aucun des protagonistes n'a expliqué.
Il avait obtenu en 1993 la nationalité espagnole.*
Signalons que le Nobel de littérature était venu au Liban en juin 2006, à l'invitation de l'Institut Cervantès. Il devait donner une conférence à l'amphithéâtre Pierre Abou Khater pour évoquer sa vocation d'écrivain. Il devait dire: «Je me destinais plutôt à l'enseignement.» Et encore : «L'écriture est le talent que la vie m'a offert, et la lecture est ce qui a le plus marqué mon existence» ... Mario Vargas Llosa souligne alors avoir vénéré Jean-Paul Sartre avant de se révolter contre l'auteur de La Nausée, qui lui aurait dit, lors d'une rencontre à Paris, dans le cadre d'une interview accordée au quotidien Le Monde , qu'«en face d'un enfant qui meurt, La nausée ne fait pas le poids.»
Dans cette conférence (voir L'Orient-Le Jour du 24 juin 2006, l'article de Zéna Zalzal), le Nobel avait signalé avoir été influencé par William Faulkner découvert avec Steinbeck à la fin des années 50. «C'est grâce à lui que j'ai appris l'importance de la forme, de la façon de narrer dans la littérature.» Il devait conclure sa conférence par un éloge à la littérature : «Outre le plaisir, le divertissement et le dépaysement qu'elle offre, elle contribue à nous améliorer, à nous ouvrir à la vie, à nous sensibiliser aux problèmes du monde... Sans littérature, le monde serait pire et la vie encore pire que ce qu'elle est.»
Et la littérature le lui a bien rendu.
Déjà lauréat, entre autres récompenses, du prix Cervantès, la plus importante distinction littéraire en espagnol, il est l'auteur d'une trentaine de livres (essais, romans, nouvelles, théâtre) traduits dans le monde entier.Cet ancien journaliste et professeur a été le candidat d'une coalition de centre-droit à...

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