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Économie - Finance

La BCE garde son cap dans un contexte d’envolée de l’euro

Confrontée à l'envol de l'euro, la Banque centrale européenne (BCE) a maintenu hier le cap en laissant son principal taux directeur inchangé à 1 %, alors même que ses homologues sont tentés d'assouplir encore davantage leur politique monétaire.
La BCE maintient ainsi ouvert le robinet du crédit, à ce taux historiquement bas, adopté en mai 2009.
« Nous restons dans un mode d'allocation illimitée » de liquidités aux banques, a déclaré le président de la BCE Jean-Claude Trichet lors d'une conférence de presse à l'issue de la réunion mensuelle des gouverneurs de l'institution à Francfort (Ouest). Et ce au moins jusqu'en janvier 2011, comme annoncé le mois dernier. D'ici là, le conseil des gouverneurs va réévaluer la situation, a ajouté M. Trichet.
Ces derniers temps, plusieurs membres de l'institution avaient adopté un ton optimiste, laissant entendre que la BCE pourrait opérer une sortie de son dispositif de crise assez rapidement au regard d'une croissance dans la zone euro bien plus dynamique qu'attendu. Soit l'exact contre-pied de la Réserve fédérale américaine (Fed), qui, jugeant la reprise fragile, s'est dit prête à remettre la planche à billets en marche afin de soutenir l'économie.
La Banque du Japon a opté pour la même stratégie, renouant cette semaine avec sa politique de taux zéro. Elle s'apprête également à adopter un nouveau dispositif d'achat d'obligations et autres actifs financiers pour 5 000 milliards de yens (44 milliards d'euros).
Hier, M. Trichet a été aussi circonspect qu'à son habitude. La conjoncture est « meilleure qu'attendu mais nous ne déclarons pas victoire. (...) Nous devons rester très prudents », a-t-il affirmé, qualifiant la croissance en zone euro de « modeste ».
Le grand argentier s'est refusé à commenter l'attitude des autres banques centrales, soulignant que la question des taux de change serait discutée à Washington, au cours des rencontres des ministres des Finances et des banquiers centraux du G7 à Washington vendredi et samedi.
« Un excès de volatilité (des taux de change) est nuisible à la stabilité économique et financière », a-t-il toutefois averti.
La monnaie européenne a franchi brièvement le seuil de 1,40 dollar pendant la conférence de presse de M. Trichet, ce qui est son plus haut niveau en huit mois, avant de retomber à 1,39 dollar.
La Commission européenne a estimé le niveau de l'euro trop élevé, jugeant que cela « pourrait affecter » la reprise économique. Un euro fort pénalise notamment les exportations de la zone.
Mercredi, le Fonds monétaire international (FMI), qui a revu en hausse ses prévisions de croissance pour la zone euro en 2010 (à 1,7 % contre 1 % précédemment), a toutefois prévenu que la reprise, surtout tirée par l'Allemagne, serait modérée en raison des difficultés budgétaires.
La BCE, si elle a mis fin à certaines de ses opérations de prêts sur six mois et un an en faveur des banques, avait en revanche annoncé en septembre trois nouvelles opérations de prêts sur trois mois jusqu'en décembre, « à taux fixe et à volume illimité ».
Ses opérations sur une semaine et sur un mois dans les mêmes conditions avaient été prorogées au moins jusqu'en janvier 2011.
« Seule une forte appréciation de l'euro, une dégradation marquée de la conjoncture internationale ou une nouvelle hausse rapide des taux d'intérêt des marchés financiers pourraient forcer la BCE à revoir sa position », a estimé Marie Diron, économiste chez Ernst & Young.
La BCE maintient ainsi ouvert le robinet du crédit, à ce taux historiquement bas, adopté en mai 2009.« Nous restons dans un mode d'allocation illimitée » de liquidités aux banques, a déclaré le président de la BCE Jean-Claude Trichet lors d'une conférence de presse à l'issue de la réunion...

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