La tension monte entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan à l'ONU

Des accusations ont été échangées ces jours derniers à la tribune de l'ONU entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, témoignant d'une tension accrue sur le Nagorny-Karabakh, région séparatiste d'Azerbaïdjan peuplée majoritairement d'Arméniens.
Le ministre arménien des Affaires étrangères, Edward Nalbandian, a déclaré devant l'Assemblée générale des Nations unies samedi que l'Azerbaïdjan représentait "une menace pour la paix et la sécurité dans la région".
Le président azerbaïdjanais Ilham Aliev avait de son côté accusé jeudi le gouvernement d'Erevan de pratiquer le "nettoyage ethnique" au Nagorny-Karabakh.
Rattachée à l'Azerbaïdjan pendant la période soviétique, cette région majoritairement peuplée d'Arméniens a proclamé son indépendance après une guerre qui a fait 30.000 morts et des centaines de milliers de réfugiés entre 1988 et 1994, mais n'est pas reconnue par la communauté internationale.
Les affrontements entre forces azerbaïdjanaises et arméniennes autour du Nagorny-Karabakh se sont multipliés ces derniers mois, et au moins 17 soldats ont été tués des deux côtés depuis le début de l'année. Fin août, six militaires sont morts lors de combats.
M. Nalbandian a accusé l'Azerbaïdjan d'être responsable de la situation. "Une rhétorique guerrière constante, des violations croissantes du cessez-le-feu et l'augmentation sans précédent du budget militaire de l'Azerbaïdjan n'ont fait qu'exacerber la situation", a dit le ministre, accusant Bakou d'"aventurisme".
Jeudi, M. Aliev avait accusé l'Arménie d'avoir "commis les crimes les plus graves pendant le conflit, pratiquant le nettoyage ethnique et essayant de créer une culture ethniquement homogène dans les territoires conquis par l'Azerbaïdjan".
L'Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE) a annoncé samedi l'envoi d'une nouvelle mission aux frontières du Nagorny Karabakh du 4 au 14 octobre.