Revanche artistique
Mais Frederick L. Leyland n'avait pas été satisfait par cette transformation qu'il trouvait excessive et avait refusé de payer son dû au peintre. Furieux, ce dernier avait pris sa revanche «artistiquement». Dans un coin de la salle à manger, il avait peint deux paons ayant son visage et celui de son adversaire en train de s'arracher une bourse. Et il n'avait plus revu cette œuvre. En 1904, un collectionneur américain, Charles Lang Freer (qui plus tard à fondé le musée portant son nom), avait acheté toute la salle à manger et l'avait rassemblée, telle qu'elle, dans sa demeure à Detroit. En 1923, il l'a offerte au musée où, aujourd'hui encore, elle demeure très visitée. Elle comporte toujours la collection initiale des bleu blanc et les peintures de Whistler, de même que d'autres céramiques que Freer avait acquis durant ses nombreux voyages en Asie.
Le responsable de l'exposition «Chinamania» explique aussi: «Voulant fuir la tendance réaliste européenne et voulant être au-dessus de la mêlée, Whistler avait cherché une inspiration dans les formes délicates et sinueuses des blanc bleu. Il aimait même arborer des vêtements chinois. Lui qui dédaignait le goût populaire a vu le grand public le suivre. Prise d'abord au jeu, la gent populaire de l'époque n'avait pas pu s'empêcher d'ironiser sur cette «folie porcelaine», notamment le caricaturiste George Du Maurier qui l'a baptisée
«Chinamania».
Autre ironie, ces porcelaines bleu cobalt et blanc avaient été produites à la fin du XVIIe siècle dans une région du sud de la Chine, spécialement pour être exportées vers l'Europe.
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