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Culture - Exposition

« Chinamania », cette folie victorienne des bleu blanc

« Chinamania : Whistler et la folie victorienne pour les bleu blanc ». Tel est le titre de l'exposition organisée par la Freer Gallery à Washington, qui conte l'histoire d'une frénésie « british » suscitée par un artiste du pays de l'Oncle Sam pour une certaine porcelaine de l'empire du Milieu.

« La Peacock Room » du musée Free, toujours aussi visitée.

L'intérêt des objets présentés, très beaux en eux-mêmes (des porcelaines blanc bleu appelées série Kangxi et des toiles de Whistler traitant de ce même sujet), est le lien qui les relie à un autre espace du musée, «The Peacock Room», car ils en font partie. Précisons d'abord que le peintre américain James M. Whistler, qui a longtemps vécu à Londres, s'était épris de la porcelaine de Chine bleu blanc entraînant dans cette vogue sa bande de copains artistes et toute la classe moyenne britannique. Il en avait acquis quelque trois cents. Pris également par cette passion, un homme d'affaires anglais, Frederick L. Leyland, avait demandé à Whistler de lui redécorer sa salle à manger de façon qu'il puisse y exposer sa collection de Chine. Whistler l'avait conçue dans une harmonie de bleu et or, ornant les fenêtres de magnifiques peintures de paons dorés. Il avait également entièrement recouvert chaque centimètre du plafond et des murs d'un motif de plumes de paons et avait accroché au-dessus de la cheminée une de ses toiles intitulée Le prince de la terre et de la porcelaine.

Revanche artistique
Mais Frederick L. Leyland n'avait pas été satisfait par cette transformation qu'il trouvait excessive et avait refusé de payer son dû au peintre. Furieux, ce dernier avait pris sa revanche «artistiquement». Dans un coin de la salle à manger, il avait peint deux paons ayant son visage et celui de son adversaire en train de s'arracher une bourse. Et il n'avait plus revu cette œuvre. En 1904, un collectionneur américain, Charles Lang Freer (qui plus tard à fondé le musée portant son nom), avait acheté toute la salle à manger et l'avait rassemblée, telle qu'elle, dans sa demeure à Detroit. En 1923, il l'a offerte au musée où, aujourd'hui encore, elle demeure très visitée. Elle comporte toujours la collection initiale des bleu blanc et les peintures de Whistler, de même que d'autres céramiques que Freer avait acquis durant ses nombreux voyages en Asie.
Le responsable de l'exposition «Chinamania» explique aussi: «Voulant fuir la tendance réaliste européenne et voulant être au-dessus de la mêlée, Whistler avait cherché une inspiration dans les formes délicates et sinueuses des blanc bleu. Il aimait même arborer des vêtements chinois. Lui qui dédaignait le goût populaire a vu le grand public le suivre. Prise d'abord au jeu, la gent populaire de l'époque n'avait pas pu s'empêcher d'ironiser sur cette «folie porcelaine», notamment le caricaturiste George Du Maurier qui l'a baptisée
«Chinamania».
Autre ironie, ces porcelaines bleu cobalt et blanc avaient été produites à la fin du XVIIe siècle dans une région du sud de la Chine, spécialement pour être exportées vers l'Europe.
L'intérêt des objets présentés, très beaux en eux-mêmes (des porcelaines blanc bleu appelées série Kangxi et des toiles de Whistler traitant de ce même sujet), est le lien qui les relie à un autre espace du musée, «The Peacock Room», car ils en font partie. Précisons d'abord que le peintre...

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