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Lifestyle - Société

Les enfants contorsionnistes de Kinshasa font leur show

De jeunes adolescents doués, mais pauvres, sont devenus artistes de rue pour survivre.

Jonas, 12 ans, fait son numéro assis sur une pile de boîtes de conserve.

Devant des passants ébahis, Jonas, 12 ans, termine son numéro assis sur une pile de boîtes de conserve, bras à l'horizontale, pieds joints au-dessus de la tête. À Kinshasa, la capitale de la RDCongo, des enfants contorsionnistes font le spectacle dans la rue pour survivre. « Cette figure s'appelle "clore la soirée" ! » s'exclame Richard, 11 ans, le complice du jeune acrobate juché sur l'instable édifice métallique, avant de récolter quelques francs congolais, la monnaie locale, auprès de la poignée de spectateurs conquis.
Plusieurs jours par semaine, après l'école, leur sac de boîtes en fer dans les bras, Jonas et Richard sillonnent les rues des quartiers animés de la capitale d'environ 10 millions d'habitants. Ils y recherchent les terrasses des bars de plein air et les consommateurs les plus aisés. « On cherche souvent les gens biens qu'on repère grâce aux véhicules garés à proximité, à leur costume ou même à leur bonne mine, et c'est là qu'on travaille », explique Jonas, pieds nus et vêtu d'un simple pantalon. « Une fois, un papa (homme âgé), nous a donné 100 dollars (américains) tellement il était content », ajoute Richard, tout sourire. « Il y a aussi des jours où on ne trouve rien. Mais on peut faire entre 9 000 et 13 000 francs congolais (entre 10 et 15 dollars) par jour », précise-t-il.
Chaque mois, ils se partagent ainsi environ 300 dollars, une manne à Kinshasa où le fonctionnaire de base gagne seulement 50 dollars mensuels, quand il reçoit son traitement. Cet argent permet aussi de faire vivre leur famille, à payer l'école où ils continuent d'aller, alors que plusieurs milliers d'enfants, issus de familles en grande difficulté, vivent dans la rue à Kinshasa et passent leur journée à mendier ou chercher de quoi manger.
Richard, lui, pense déjà à l'avenir. « ça fait trois ans que je pratique l'acrobatie dans la rue. C'est mon grand frère qui me l'a apprise. Il m'a dit que ça m'aiderait et qu'on pouvait même aller en Europe grâce à ça », assure-t-il. Tout fier, il se couche alors par terre, et, dans un mouvement rapide et précis, enroule une jambe autour de son cou, laissant l'autre toute droite plaquée au sol. « Là, il fait le "fusil couché" », lance Jonas, alors que de nouveaux spectateurs restent stupéfiés devant ses contorsions.
Malgré leur talent, les jeunes acrobates ne bénéficient d'aucune structure pour les encadrer. En République démocratique du Congo, il n'y a pas de salles de gymnastique. « Ce sont des athlètes de haut niveau. Il y a des clubs normalement appropriés (pour cette pratique), mais pas au Congo (où) la Fédération de gymnastique n'existe que de nom, elle n'est pas opérationnelle », regrette Guy Nkita, directeur technique à la Fédération congolaise d'athlétisme. « Ces enfants nous ont montré qu'ils sont capables de présenter même toute une série (de figures) dans des cirques. Si on les encadrait, ils (pourraient) faire des productions tant sur le plan local qu'international », estime-t-il.
En attendant, Jonas et Richard ne cessent de faire des émules. Près de dix autres groupes d'enfants contorsionnistes se produisent comme eux dans les rues de la capitale.
Devant des passants ébahis, Jonas, 12 ans, termine son numéro assis sur une pile de boîtes de conserve, bras à l'horizontale, pieds joints au-dessus de la tête. À Kinshasa, la capitale de la RDCongo, des enfants contorsionnistes font le spectacle dans la rue pour survivre. « Cette figure s'appelle "clore la soirée"...

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