Le pasteur a expliqué que l'objectif de son Église était "de montrer qu'il y a un élément très dangereux et très radical dans l'islam". "Nous avons totalement accompli cette mission", s'est-il félicité.
Terry Jones avait annoncé jeudi l'abandon de son initiative - après avoir laissé planer une lourde incertitude - en échange de la promesse que le projet controversé de construction d'une mosquée près du site des tours jumelles du World Trade Center, détruites le 11 septembre 2001, serait déplacé.
Mais l'imam à l'origine du projet de centre musulman, Feisal Abdul Rauf, avait très vite démenti tout accord.
K.A. Paul, un proche de Terry Jones, a indiqué samedi que ce dernier était parti la veille pour New York, où il espère rencontrer l'imam Rauf, dans ce qui pourrait être l'épilogue d'une folle semaine qui a placé au centre du monde la petite ville de Gainesville (Floride, sud-est).
À l'origine, le projet de destruction de 200 exemplaires du Coran à l'occasion de la commémoration du 11 septembre n'avait pas déclenché immédiatement de tempête médiatique et politique.
Il avait été dévoilé dès le 12 juillet par le chef du groupuscule "Dove World Outreach Center" (en français "Centre colombe pour aider le monde"), a retracé le Washington Post.
Selon le quotidien américain, c'est ce jour-là que Terry Jones a diffusé un premier message sur le site de micro-blogs Twitter appelant à une "Journée internationale d'autodafé du Coran" le 11 septembre.
Le projet a mis une quinzaine de jours pour déborder du cadre des milieux intégristes chrétiens. L'AFP, par exemple, le mentionne pour la première fois le 30 juillet.
Un mois plus tard, le 27 août, une centaine de radicaux musulmans ont manifesté contre le projet devant l'ambassade des États-Unis à Jakarta.
Mais c'est une déclaration du général américain David Petraeus, le commandant des forces internationales en Afghanistan, qui a vraiment mis le feu aux poudres mardi. Brûler le Coran "pourrait mettre en danger les troupes", s'inquiétait le chef militaire dans un entretien au Wall Street Journal.
Très vite, le président Barack Obama, des dizaines d'autres chefs d'État et le pape Benoît XVI ont publiquement appelé Terry Jones, inconnu total la veille encore, à renoncer à son projet. Des manifestations ont aussi été organisées dans des pays musulmans, parfois violentes comme en Afghanistan.
La presse s'est interrogée cette semaine sur l'impact de sa couverture des initiatives du pasteur de Gainesville.
"Ce n'est qu'un type qui habite au milieu de nulle part, qui a une cinquantaine de fidèles et qui, à ma connaissance, a décidé de se faire remarquer en disant qu'il allait brûler un Coran", a affirmé Michael Clemente, vice-président de Fox News, dans un entretien au quotidien Baltimore Sun.
Barack Obama, de son côté, a dit dès vendredi redouter que Terry Jones ne fasse des émules parmi "toute une série de personnes à travers le pays qui pensent que brûler le Coran leur permettra d'attirer l'attention sur eux".
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