La déclaration du ministre d'État a suivi la réunion, au Grand Sérail, du comité technique de contrôle des frontières. Présidée par le Premier ministre, la réunion s'est tenue en présence du ministre, du directeur général des FSI, le général Achraf Rifi, du conseiller Mohammad Chatah, et de représentants des ministères et administrations concernés par les questions de développement et de sécurité. La réunion a porté sur la gestion des frontières, au niveau de la sécurité, et du développement économique et social.
À l'issue de la séance de travail, le ministre a indiqué : « Le gouvernement libanais œuvre à la mise en place d'un programme de développement qui intéresse tous les villages et zones à la frontière libanaise. Ce programme s'inscrit dans le cadre d'une politique de développement équilibré dans tous les régions, en particulier les zones frontalières, dont les besoins économiques et sociaux sont négligés. »
Et d'ajouter : « À travers ce programme, l'État veut assumer ses responsabilités et rétablir son autorité sur toute l'étendue du territoire national. L'établissement de zones frontalières sûres et prospères avec la Syrie constitue une priorité pour le gouvernement libanais. »
Au sujet de l'étude soumise à l'examen, le ministre a précisé : « Il s'agit tout simplement de la stratégie du gouvernement pour la gestion des frontières terrestres avec la Syrie. » Il a souligné que la mise en œuvre de cette stratégie sera « progressive ».
« Cette stratégie vise à coupler les mesures de sécurité aux frontières avec un programme ambitieux de développement du commerce transfrontalier et du tourisme. Le succès de cette stratégie est considéré comme une responsabilité commune entre le Liban, la Syrie et la société civile », a affirmé le ministre.
Zones marginalisées
« Les zones frontalières du Nord-Est avec la Syrie ont été et restent marginalisées dans le processus de développement national, a expliqué Jean Oghassabian. Ces zones ont longtemps souffert du sous-développement et de l'inefficacité des services publics. Dans une large mesure, elles dépendent de la Syrie en termes de fourniture de certains services sociaux et de marchandises à des prix abordables. Cette situation a conduit à une économie qui repose principalement sur la contrebande. »
« Sur le plan politique et étant donné l'histoire mouvementée du Liban contemporain, ni la Syrie ni le Liban n'ont eu la possibilité d'effectuer une démarcation de la frontière, donc une grande partie de cette région est restée sans délimitation, et certains postes-frontières sont restés hors de l'État libanais », a ajouté M. Oghassabian.
« Aujourd'hui, une véritable occasion de régler cette question dans un esprit de pleine coopération se présente. Le maintien de la sécurité aux frontières et l'interdiction de la contrebande de marchandises illégales tout au long de la frontière syro-libanaise sont un objectif fondamental pour le gouvernement. Mais sa réalisation se heurte à de grandes contraintes internes et externes, qui ont empêché jusqu'ici la mise en œuvre d'une stratégie de gestion efficace des terres. Toutefois, le gouvernement a l'intention de relever ces défis dans un esprit de pleine coopération avec la Syrie et compte sur la communauté internationale pour soutenir son plan de développement », a conclu le ministre.