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Moyen Orient et Monde - Irak

Les sunnites entre joie et inquiétude avant le retrait américain

Biden à Bagdad dans une visite surprise.
Abou Moudjahid a perdu une jambe en combattant les marines américains en avril 2004 à Falloujah, dans la vaste province d'el-Anbar qui était alors le bastion de l'insurrection sunnite, un an après l'invasion de l'Irak et le renversement de Saddam Hussein. Il a encore de petits éclats de shrapnel dans le crâne et son corps est couvert de cicatrices. « Nous nous sommes battus contre eux jusqu'au bout et longtemps nous avons rêvé du jour où ils quitteraient enfin le pays », dit-il en posant de côté sa béquille pour s'asseoir sur une chaise en plastique dans sa maison de Falloujah, une ville qui porte toujours les stigmates des combats. « Les Américains, nous ne sommes pas allés les chercher. Ce sont eux qui sont venus chez nous pour nous combattre. Et Dieu commande de se défendre contre ceux qui vous attaquent », ajoute Abou Moudjahid. « Ils n'ont pas fait de différence entre les combattants et les civils quand leurs avions ont bombardé la ville. Mais je peux vous dire que nous leur avons donné une leçon qu'ils ne pourront jamais oublier. » « Mais leur départ aujourd'hui ne sert vraiment pas les intérêts de l'Irak », soupire-t-il.
Un avis largement partagé par ses coreligionnaires sunnites, minoritaires en Irak face aux chiites mais qui contrôlaient le pays du temps de Saddam Hussein et de son puissant parti Baas. Après l'invasion du printemps 2003, nombre de sunnites avaient rejoint l'insurrection pour chasser les forces étrangères du pays. Aujourd'hui, pourtant, ils craignent que le départ des Américains, qui devra être totalement achevé d'ici à seize mois, ne crée un vide qui laissera le pays aux mains des chiites et de leurs puissants protecteurs iraniens.
Les 50 000 soldats de l'US Army qui restent encore en Irak ne mèneront plus de missions de combat à compter de mercredi. Il y a trois ans, au moment des pires violences et alors que le pays était au bord d'une guerre civile généralisée, les effectifs américains atteignaient 170 000 hommes.
À la veille de la fin de la mission officielle de l'armée américaine, le vice-président américain Joe Biden est arrivé à Bagdad pour une visite surprise. « La visite du vice-président vise à renforcer l'engagement à long terme des États-Unis envers l'Irak », a indiqué la Maison-Blanche dans un communiqué. M. Biden doit participer à une cérémonie marquant le changement de commandement et de la mission des forces américaines en Irak et rencontrera les principaux responsables irakiens pour les « exhorter à achever leurs négociations afin de former le gouvernement », selon la Maison-Blanche. Le général Ray Odierno, commandant des forces américaines en Irak, doit passer la main le 1er septembre au général Llioyd Austin.
Plus de sept ans après l'invasion du pays pour renverser l'ex-président Saddam Hussein, l'armée américaine entamera mercredi l'opération dite « Nouvelle Aube » (« New Dawn »), principalement consacrée à la formation des forces de sécurité irakiennes.
Abou Moudjahid a perdu une jambe en combattant les marines américains en avril 2004 à Falloujah, dans la vaste province d'el-Anbar qui était alors le bastion de l'insurrection sunnite, un an après l'invasion de l'Irak et le renversement de Saddam Hussein. Il a encore de petits éclats de shrapnel dans le crâne et son corps est couvert de cicatrices. « Nous nous sommes battus contre eux jusqu'au bout et longtemps nous avons rêvé du jour où ils quitteraient enfin le pays », dit-il en posant de côté sa béquille pour s'asseoir sur une chaise en plastique dans sa maison de Falloujah, une ville qui porte toujours les stigmates des combats. « Les Américains, nous ne sommes pas allés les chercher. Ce sont eux qui sont...
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