Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Exécution

La justice iranienne hésite à faire lapider Sakineh

L'Iran a réaffirmé samedi avoir suspendu l'application de la peine de mort par lapidation de Sakineh Mohammadi-Ashtiani dans l'attente d'une décision "finale" de la justice, alors que le cas de cette femme condamnée pour adultère et meurtre suscite une forte émotion en Occident.

Environ 300 personnes se sont rassemblées samedi à Paris pour soutenir Sakineh Mohammadi Ashtiani, menacée de lapidation jusqu'a ce que mort s'en suive /

"Pour les peines très lourdes, il y a une procédure particulière et longue. Ce verdict est en cours d'examen et lorsque la justice arrivera à une conclusion finale, elle l'annoncera", a indiqué le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Ramin Mehmanparast.
M. Mehmanparast a par ailleurs demandé aux pays occidentaux de "ne pas utiliser les affaires judiciaires à des fins politiques" pour accroître la pression exercée sur Téhéran à propos de son programme nucléaire controversé.
"La justice est en train d'examiner cette affaire et ne se soumettra pas aux pressions", a-t-il prévenu.
La condamnation à mort par lapidation de Sakineh Mohammadi-Ashtiani, mère de famille de 43 ans, a suscité depuis deux mois une forte émotion et une mobilisation croissante en Occident.
L'Iran a annoncé début juillet que la justice avait suspendu l'exécution du verdict en attendant un réexamen de l'affaire, et a réaffirmé à plusieurs reprises depuis qu'aucune décision finale n'avait été prise.
La France a néanmoins demandé vendredi aux pays de l'Union européenne d'envisager une menace de sanctions contre l'Iran pour pousser Téhéran à épargner cette femme, dont la condamnation en 2006 a été confirmée en appel l'année suivante.
Cette initiative est intervenue après que le président français Nicolas Sarkozy a estimé mercredi que Paris avait "la responsabilité" de Mme Mohammadi-Ashtiani.
"Une démarche de l'UE -discrète- est en cours à Téhéran", a indiqué vendredi la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton.
M. Mehmanparast a rappelé que la condamnée avait été jugée pour "deux crimes distincts", dont la réalité selon lui est "certaine". L'un est la "trahison de son mari et ses relations sexuelles illégales avec des hommes étrangers. Concernant ce crime, l'application de la peine a été arrêtée et il est en réexamen par la justice".
"Mais elle a aussi participé au meurtre de son mari, et le dossier de cette autre affaire est en fin de procédure", a-t-il ajouté sans autre détail.
Les avocats de Mme Mohammadi-Ashtiani ont affirmé qu'elle avait été condamnée à la lapidation pour adultère uniquement, accusant les autorités d'avoir rajouté par la suite l'accusation de complicité de meurtre.
"Nous conseillons aux pays occidentaux (...) de prendre aussi la peine de défendre les droits des victimes, les droits de ceux qui ont été tués ou trahis, au lieu de défendre les criminels", a répondu samedi M. Mehmanparast, en allusion au mari de Sakineh Mohammadi-Ashtiani.
La mobilisation occidentale sur cette affaire vient s'ajouter aux pressions croissantes des États-Unis et de l'UE sur l'Iran pour l'inciter à abandonner son programme nucléaire, qu'ils soupçonnent d'avoir des visées militaires malgré les démentis répétés de Téhéran.
Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté le 9 juin une nouvelle résolution sanctionnant Téhéran notamment pour son refus de suspendre l'enrichissement d'uranium.
Les pays occidentaux ont renforcé dans la foulée leurs propres sanctions économiques et commerciales unilatérales contre l'Iran, visant notamment directement l'industrie pétrolière qui représente 80% des revenus en devises du pays.
"Pour les peines très lourdes, il y a une procédure particulière et longue. Ce verdict est en cours d'examen et lorsque la justice arrivera à une conclusion finale, elle l'annoncera", a indiqué le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Ramin Mehmanparast.M. Mehmanparast a par ailleurs demandé aux pays ...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut