Le Comité de l'ONU pour l'élimination de la discrimination raciale (CERD) a demandé hier à l'Iran de mettre fin aux propos incitant à « la haine » et à « la discrimination raciale » tenus par certains responsables à l'encontre des minorités ethniques du pays. Ces propos discriminatoires ne sont pas seulement le fait de certains responsables, déplorent les experts qui accusent les autorités de Téhéran de laisser les médias reprendre ces « stéréotypes et préjugés » racistes affectant particulièrement les minorités arabes, ainsi que les communautés azérie, baloutche et kurde. La communauté des bahaïs est aussi victime d'une discrimination « endémique », a expliqué aux journalistes un membre du comité, Dilip Lahiri, précisant que le comité s'est intéressé à son sort malgré le fait qu'elle soit le plus souvent considérée par la communauté internationale comme constituant une religion. Les experts regrettent que ces minorités souffrent au quotidien de pratiques discriminatoires dans les domaines de l'éducation, de la santé et de l'emploi, ainsi qu'en matière de liberté d'expression et de religion.
Des groupes iraniens derrière un quart des victimes US en Irak
Le nouvel ambassadeur des États-Unis en Irak a déclaré qu'il estimait qu'un quart des décès de soldats américains en Irak était le fait de groupes armés soutenus par l'Iran. « Ma propre estimation, fondée sur un pressentiment, c'est qu'on peut aisément remonter jusqu'à ces groupes iraniens pour un quart des victimes américaines et certains des plus horribles enlèvements d'Américains », a dit James Jeffrey. Depuis l'intervention de mars 2003 contre Saddam Hussein, plus de 4 400 soldats américains ont été tués en Irak, où l'armée américaine mettra officiellement un terme à ses opérations de combat le 31 août. James Jeffrey a cependant ajouté que l'influence de l'Iran en Irak n'était pas si importante et que Téhéran était ainsi dans l'incapacité de dicter l'issue des discussions qui se poursuivent entre partis politiques irakiens après les élections législatives de mars. « Je pense que les Irakiens sont des patriotes, qu'ils ne veulent pas être dominés ou recevoir d'ordres de quiconque, que ce soit les États-Unis, l'Iran ou leurs autres voisins », a dit l'ambassadeur.
Affaire Sakineh : Paris demande aux 27 d'envisager des sanctions contre Téhéran
La France a demandé aux pays de l'Union européenne d'envisager une menace de sanctions contre l'Iran, pour l'amener à épargner Sakineh Mohammadi Ashtiani, condamnée à mort par lapidation, et dont la situation suscite une forte émotion dans les pays occidentaux. « Une lettre commune de tous les États membres aux autorités iraniennes est devenue nécessaire, si nous voulons sauver cette jeune femme », écrit le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner dans un courrier envoyé à la haute représentante de l'UE, Catherine Ashton. Dans ce message, Bernard Kouchner suggère d'adjoindre à cette démarche commune une menace de sanctions afin de faire pression sur Téhéran, à la fois à propos de Sakineh mais aussi de tous les opposants « privés de leurs droits les plus élémentaires : manifester, communiquer, s'exprimer ». Sakineh Mohammadi Ashtiani, mère de famille de 43 ans, a été condamnée à mort par lapidation pour adultère et complicité dans le meurtre de son mari, selon Téhéran. Cette condamnation a « suscité la révolte de tous ceux qui, en Europe, ne se résignent pas à la barbarie », estime le ministre français.