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Agenda - Hommage à Abdul-Rahman Hourié

Un autre chêne vient de tomber

Jean B. ESTA
Après Joseph Khoury, parti il y a un an, voilà un autre grand ingénieur entrepreneur qui disparaît brutalement.
Syrien d'origine, libanais de cœur et de raison, il fut l'un des rares à ne pas s'expatrier dans les pays du Golfe pendant la guerre du Liban et demeura, contre vents et marées, fidèle à son poste à l'avenue Sami el-Solh, opérant au Liban malgré toutes les difficultés de l'époque.
Sillonnant Beyrouth et son centre, qui n'a pas vu le logo Hourié sur des immeubles en construction ?
Et pourtant, Abdul-Rahman Hourié doit sa réputation de grand entrepreneur aux travaux publics qu'il a pratiqués avec une grande virtuosité dans les années 60 et 70.
Ingénieur d'une grande capacité intellectuelle, négociateur habile et difficile, mais ô combien respectueux de sa signature quand il l'a apposée, Abdul-Rahman Hourié était un entrepreneur d'une grande audace.
Il fuyait souvent les solutions classiques et n'hésitait jamais à se lancer dans les nouvelles techniques quand il en avait été convaincu.
L'histoire du génie civil au Liban inscrira que Abdul-Rahman Hourié fut le premier à utiliser dans ce pays deux techniques de pointe, révolutionnaires à l'époque, à savoir la « paroi moulée » en 1974 sur un pont proche de la gare routière Charles Hélou à Beyrouth, et « la terre armée » en 1975 pour les deux premières culées au Liban et au Proche-Orient au passage inférieur PI 47 à Batroun sur l'autoroute du Nord.
Il était l'homme auquel l'administration, au temps où il y en avait une, avait recours dans les situations techniquement difficiles, notamment les glissements de terrain qui perduraient depuis des dizaines d'années : celui de Choualiq à Kfarhim et celui de Baalechmay sur la route de Damas ne furent stabilisés définitivement qu'après l'intervention de Abdul-Rahman Hourié.
Toutefois, ses prouesses techniques ne pouvaient occulter en rien les qualités humaines des hommes de sa trempe : meneur d'hommes, affable, respectueux de tous, grands et petits, fidèle à ceux qui l'ont accompagné durant toute son équipée : la présence de Mlle Hind à ses côtés jusqu'au dernier moment témoigne de la gratitude qu'il avait pour ses collaborateurs de la première heure.
Avec son départ, le Liban perd un entrepreneur d'une valeur exceptionnelle qui aura laissé des traces indélébiles dans son pays adoptif.

Jean B. ESTA

Après Joseph Khoury, parti il y a un an, voilà un autre grand ingénieur entrepreneur qui disparaît brutalement.Syrien d'origine, libanais de cœur et de raison, il fut l'un des rares à ne pas s'expatrier dans les pays du Golfe pendant la guerre du Liban et demeura, contre vents et marées, fidèle à son poste à l'avenue Sami el-Solh, opérant au Liban malgré toutes les difficultés de l'époque.Sillonnant Beyrouth et son centre, qui n'a pas vu le logo Hourié sur des immeubles en construction ?Et pourtant, Abdul-Rahman Hourié doit sa réputation de grand entrepreneur aux travaux publics qu'il a pratiqués avec une grande virtuosité dans les années 60 et 70.Ingénieur d'une grande capacité...