M. Aoun a assisté à la messe donnée en l'église Notre-Dame du Saint-Rosaire, présidée par le père Hareth Khalil qui a chaleureusement salué le chef du CPL et vanté « son rôle national et au plan chrétien ».
À l'issue de l'office religieux, Michel Aoun a pris la parole pour annoncer d'abord que les projets de développement au Kesrouan « seront entièrement exécutés, à commencer par l'eau, l'électricité jusqu'à la réfection des routes ». Évoquant les crises endémiques que connaît le Liban depuis sa création, il a souligné que « la majeure partie de nos problèmes vise à saper la stabilité et à pousser les Libanais à émigrer afin qu'ils délaissent leur territoire au profit des autres ».
« Dernièrement, a-t-il ajouté, les problèmes sécuritaires se sont multipliés, et l'instabilité a porté atteinte à la prospérité du pays, appauvrissant la population dont une grande partie, notamment les chrétiens, a pris le chemin de l'émigration. »
Pour le chef du CPL, depuis la création du Liban moderne jusqu'à ce jour, « personne n'a jamais mis en place un plan global et ce, dans tous les secteurs : l'éducation, l'eau, l'électricité, la circulation, les routes, l'agriculture, l'économie, etc. Il n'y a aucune planification et nous vivons dans le chaos », a-t-il dit.
Et le député d'aborder le problème de l'électricité en s'adressant aux protestataires. « Nous devons résister pour mettre en place les plans de travail et imposer leur exécution. Vous pouvez protester en vue de soutenir ces plans et non pour dénoncer ce qui existe déjà », a-t-il affirmé. « Vous demandez une augmentation de l'approvisionnement en courant électrique. Mais comment faire ? » s'est-il demandé, faisant valoir que « celui qui possède 100 livres ne peut distribuer que 100 livres et pas plus », en allusion à la faiblesse de la production électrique.
Évoquant par ailleurs ce qu'il a qualifié de « saison de l'espionnage », Michel Aoun a relevé les propos d'« un ministre qui avait dit que l'un des officiers accusés avait servi pendant cinq ans sous mon commandement, soit de 1985 à 1990. Or, ce ministre a oublié que j'avais à l'époque 11 brigades sous mon commandement. Il a également oublié que deux parmi ceux qui ont servi sous mon mandat ont été promus au commandement de l'armée et sont même devenus présidents de la République, dont le président actuel ».
Évoquant enfin la question du Tribunal spécial sur le Liban, le chef du CPL a affirmé que « le pays est aujourd'hui exposé au complot » et que le tribunal est devenu « un enjeu international » aux mains des politiques, « bien plus qu'il n'est un instrument de justice ».
« Nous sommes les premiers à réclamer la justice au Liban et à vouloir connaître la vérité sur les assassins de Rafic Hariri et surtout pourquoi il a été tué », a-t-il insisté en ajoutant que l'ancien Premier ministre « n'a pas été tué aux mains de Libanais, même si l'agent qui a exécuté le crime est libanais. Il a été assassiné par ceux qui veulent sacrifier l'équation et la formule libanaises ainsi que les fondements économiques du pays, en vue de mettre en route un plan international visant à implanter les Palestiniens au Liban. C'est bien l'objectif derrière tous les problèmes dont vous témoignez actuellement », a-t-il conclu.