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Lifestyle - Hotte d’or

Perpignanais, Perpignanaises !!!

Amanda Lear dont il disait qu'elle avait un squelette sublime a dû lui faire fumer des tiges de jasmin mélangées à des poils de chat siamois quelques heures à peine avant qu'il ne débarque, un certain 19 septembre 1963, avec Gala sa légitime dans la gare de Perpignan. Alors, ce bon Avida Dollars alias Salvador Dali a lâché, à sa descente de wagonnet, sa bombe socio-psychédélico-culturelle : J'ai eu à la gare de Perpignan une espèce d'extase cosmogonique plus forte que les précédentes, j'ai eu une vision exacte de la constitution de l'univers.
Et ne voilà-t-il pas que ce délicieux Salvador intronise la gare roussillone centre du monde ; Gala m'a chuchoté quelques mois plus tard qu'elle avait failli avaler son dentier. Eh bien, mon Salvador doit en ce moment même trépigner dans sa tombe : le maire de Perpignan, l'illustre et néanmoins inconnu Jean-Marc Pujol, a décrété qu'il était interdit aux habitants et aux touristes de se promener torse nu ou en maillot de bain. J'écoutais la radio hier midi en me brossant les dents, j'en ai renversé mon rince-bouche-gobelet de Veuve Clicquot d'indignation. Il paraîtrait que des commerçants et des Perpignanais se sont plaints, invoquant des accoutrements anormaux, et que les contrevenants devraient payer 38 € d'amende pour atteinte au respect de la dignité humaine, de la décence, de la moralité et de la protection de la jeunesse ! C'est un scandale. Un scandale. Dali, dont les rétines frémissaient de plaisir à la vue d'une jolie paire de seins ou de pectoraux, fussent-ils dénudés ou vêtus, aurait remué cieux et terres pour ramener ce Pujol-là à la raison. Eh bien j'en ferai de même. Voilà. C'est un scandale. Cet homme a été champion de France de chasse sous-marine par équipe en 1974, je vais l'obliger manu militari à aller plonger habillé d'une doudoune. J'appelle directement sur mon i-Phone 4 Xavier Bertrand et j'exige que l'UMP envoie une note de service à ce monsieur. JF me sourit gentiment au téléphone et me dit que cela fait longtemps que nous ne nous sommes pas vus. Grrr. Il ne veut pas m'aider. J'appelle Fadela Amara. Elle est très mignonne : Ma chérit, Ni Putes Ni Soumises n'a rien à voir avec ce genre d'affaires. J'enrage. On n'est jamais aussi bien servi que par soi-même. Je réveille sur-le-champ mon amie Asma Andraos, à la tête de l'agence Stree et capable d'organiser n'importe quoi n'importe quand ; elle lézardait sur un yacht en mer Égée. J'exige d'avoir 25 jeunes hommes et 25 jeunes filles tous beaux comme des dieux et au corps de rêve prêts le surlendemain avec visas, vaccins et bagage léger à l'aéroport international Rafic Hariri de Beyrouth pour embarquer avec moi à bord d'un avion privé à destination de Perpignan-Rivesaltes. Mon plan est méphistophélique : nous allons nous tous, les 51, elles, eux et moi, nous enchaîner les uns aux autres sur le parvis de la gare-centre du monde, eux en boxer-maillot Versace et torse nu, elles en maillot Eres et moi en t-shirt à l'effigie de Salvador Dali, et nous ne bougerons pas avant que la mairie n'annule son inique décret. Ou que nous soyons amenés de force au commissariat de police par une brigade antiémeute composée de jeunes CRS aux muscles si doux et si parfaits. Ce sera comme ça et ce sera, j'en suis persuadée, très miam-miam.
margueritek@live.com
Amanda Lear dont il disait qu'elle avait un squelette sublime a dû lui faire fumer des tiges de jasmin mélangées à des poils de chat siamois quelques heures à peine avant qu'il ne débarque, un certain 19 septembre 1963, avec Gala sa légitime dans la gare de Perpignan. Alors, ce bon Avida Dollars alias Salvador Dali a lâché,...

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