Il sera accompagné à Beyrouth du président syrien, a annoncé mercredi à l'AFP un haut responsable gouvernemental libanais. Il s'agira de la première visite de M. Assad au Liban depuis l'assassinat en 2005 de Rafic Hariri, dans lequel la Syrie a été pointée du doigt.
L'émir du Qatar, cheikh Hamad Ben Khalifa Al-Thani, est attendu au Liban le même jour.
Ce ballet diplomatique est perçu comme une tentative de juguler les tensions après les déclarations le 22 juillet du chef du Hezbollah Hassan Nasrallah disant s'attendre à ce qu'un tribunal de l'ONU accuse des membres de son parti d'implication dans le meurtre de Rafic Hariri.
La perspective d'une mise en cause du puissant groupe armé fait craindre un renouvellement des violences confessionnelles de 2008 qui avaient opposé des partisans de l'actuel Premier ministre et fils de Rafic Hariri, le sunnite Saad Hariri, et ceux du parti chiite, et fait une centaine de morts.
Des craintes ont également surgi sur une possible nouvelle guerre entre le Hezbollah et Israël qui a accusé ces derniers mois le parti chiite de stocker des milliers de roquettes.
"Les deux prochaines semaines vont être cruciales", affirme à l'AFP Shadi Hamid, directeur du centre de recherche Brookings Center. "Il y a un risque d'escalade, de violences sectaires et tous les acteurs impliqués sont conscients du risque". "Ils prennent des mesures préventives pour désamorcer la crise avant que celle-ci n'échappe à leur contrôle dans les prochains semaines et mois", ajoute-t-il.
Pour l'ancien Premier ministre Fouad Siniora, les visites des leaders arabes reflètent la conjoncture difficile au Liban.
"La tension actuelle est le fruit d'intimidations plus qu'elle n'est réelle, mais je ne veux pas non plus sous-estimer la possibilité qu'il y ait des tentatives de pousser le Liban vers un conflit", affirme à l'AFP M. Siniora.
"Malheureusement, quand on pousse le Liban vers le bord du gouffre, ce n'est pas toujours contrôlable", dit-il.
Un conseiller de Saad Hariri minimise quant à lui les risques de nouvelles violences. "Je ne vois pas pourquoi la question du tribunal devrait provoquer un conflit", déclare Mohammad Chatah. "Nous ne voyons pas la situation se développer en un conflit entre sunnites et chiites".
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