Un agent israélien présumé a fait appel de son extradition vers l'Allemagne

Un agent israélien présumé, arrêté à Varsovie à la demande du parquet fédéral allemand dans le cadre de l'affaire de l'assassinat d'un membre du mouvement islamiste palestinien Hamas, a fait appel de son extradition vers l'Allemagne, a annoncé lundi l'un de ses avocats.
Aussi bien les avocats de Uri Brodsky que le parquet "ont fait appel de la décision du tribunal régional de Varsovie de l'extrader de Pologne vers Allemagne", a déclaré à l'AFP Me Krzysztof Stepinski.
En décidant de son extradition le 7 juillet, le tribunal a fait valoir qu'il "ne se prononçait pas sur la culpabilité de Uri Brodsky", ne faisant que "vérifier si la demande d'extradition était conforme sur le plan formel et que le prévenu était bien la personne concernée".
L'homme avait été interpellé le 4 juin à l'aéroport de Varsovie, en vertu d'un mandat d'arrêt européen émis par l'Allemagne.
Il est soupçonné de complicité dans l'obtention illégale d'un passeport allemand. Il est aussi soupçonné d'espionnage.
Selon Me Stepinski, son client "agissait pour motifs politiques", or la législation polonaise exclut l'extradition dans de tels cas.
Le parquet, a-t-il ajouté, a contesté de son côté le fait que le tribunal de Varsovie ait exclu l'espionnage comme chef d'inculpation cité par la justice allemande, ne retenant que la falsification de documents.
La justice polonaise examinera ces recours en appel le 5 août, a indiqué l'avocat.
Une semaine après l'arrestation d'Uri Brodsky à Varsovie, deux ministres israéliens ont demandé à la Pologne de le rapatrier directement en Israël. Le Premier ministre polonais Donald Tusk alors a qualifié l'affaire de "délicate".
L'homme est soupçonné d'avoir participé à la mise en place du commando responsable de l'assassinat de Mahmoud al-Mabhouh, un fondateur de la branche armée du mouvement islamiste palestinien Hamas, retrouvé mort le 20 janvier dans un hôtel de Dubaï, selon Der Spiegel.
La police de Dubaï impute à Israël la responsabilité du meurtre. Les médias israéliens soutiennent cette thèse. Pour Israël, rien ne prouve une implication du Mossad.