Depuis 2007, l'armée turque pilonne régulièrement les positions du PKK en Irak et y a mené une série d'incursions terrestres. Selon les estimations, environ 2 000 rebelles sont retranchés dans le nord de l'Irak. La Turquie demande à Washington, son allié de l'OTAN, qui lui fournit des renseignements sur les déplacements des rebelles en Irak, d'en faire davantage pour soutenir sa lutte contre le PKK. Lors d'une récente rencontre au Canada, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a demandé au président américain Barack Obama de faire pression sur les dirigeants kurdes d'Irak afin de mettre le PKK hors d'état de nuire.
La recrudescence des violences a été précédée d'une période d'accalmie pendant laquelle le gouvernement islamo-conservateur turc a proposé une initiative en faveur des droits des Kurdes (près de 15 millions de personnes, sur 73 millions de Turcs). Mais l'initiative a fait long feu avec la fermeture par la justice du principal parti prokurde et des arrestations massives.
Les combats ont repris de plus belle et des voix s'élèvent désormais en Turquie appelant l'armée à envahir le nord de l'Irak, faisant valoir que les Américains n'ont pas mis fin aux activités du PKK, qu'ils considèrent pourtant comme un mouvement terroriste. Un spécialiste en terrorisme, Sedat Laçiner, a fait remarquer, dans le journal Hürriyet Daily News, que depuis l'occupation américaine de l'Irak, en 2003, « pas un seul terroriste du PKK n'a été tué ou capturé par nos amis américains ».
C'est dans ce contexte que, de sa prison turque où il purge depuis 1999 une peine de prison à vie, le chef du PKK, Abdullah Öcalan, a exhorté Ankara et son mouvement à réfléchir à une trêve, a rapporté l'agence prokurde Firat. « Les deux parties peuvent avancer vers un processus de non-violence », a indiqué le leader kurde par le biais de ses avocats. Si, dit-il, « une telle volonté se manifeste, (...) ils (les rebelles) pourraient y répondre ». Le leader kurde a aussi réclamé une nouvelle fois une reconnaissance explicite des droits des Kurdes dans la Constitution.
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