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Économie - Nucléaire

Sanctions : les pays du Golfe en première ligne face à l’Iran

Sur les quais de la crique de Dubaï, les ballots de marchandises s'entassent en attendant d'être chargés sur les bateaux en partance pour l'Iran, premier partenaire commercial de cet émirat du Golfe.

Vue de la crique de Dubaï, un des centres du commerce maritime mondial.

Les sanctions de l'ONU ont commencé à affecter ce commerce florissant, même si les échanges avec l'Iran ont atteint 4,8 milliards de dirhams en mai (1,3 milliard de dollars), selon les statistiques de la Chambre de commerce de Dubaï.
Le volume des échanges est estimé à quelque dix milliards de dollars par an, Dubaï étant un centre de réexportation, notamment à destination de l'Iran.
Mais Morteza Masoumzadeh, vice-président de l'Iranian Business Council, reconnaît que les affaires marchent moins bien que par le passé.
« Au cours des six derniers mois, les affaires de notre compagnie ont baissé d'environ 60 % », affirme M. Masoumzadeh, propriétaire d'une des plus vieilles compagnies de transport maritime implantées à Dubaï. « Cela est dû aussi bien à la crise économique qu'aux sanctions », ajoute M. Masoumzadeh, qui souligne que les sanctions touchant les banques iraniennes ont eu un impact.
Les chiffres officiels ne prennent cependant pas en compte « le commerce informel par les boutres, ainsi que le système de la hawala, qui n'a pas recours aux banques et aux circuits identifiés, et qui va toujours fonctionner », souligne un diplomate occidental qui requiert l'anonymat. Selon ce diplomate, les autorités de Dubaï se sont conformées à des pressions des États-Unis et du gouvernement fédéral d'Abou Dhabi pour interdire tout transit de matériel à double usage à destination de l'Iran. « Mais il est impossible de couper le commerce entre Dubaï et les Émirats car il y a un tissu humain », souligne ce diplomate qui fait remarquer qu'environ 400 000 Iraniens sont établis aux Émirats arabes unis.
Pour les analystes dans les pays arabes du Golfe, en première ligne face à l'Iran, les nouvelles mesures adoptées mercredi par le Conseil de sécurité dans les domaines nucléaire, balistique, bancaire et de l'armement devraient avoir un impact limité.
« Les Iraniens se sont préparés aux sanctions, et leur commerce routier avec l'Irak a atteint 4 milliards de dollars, alors qu'avec certains pays d'Asie, ils ont recours au troc, ce qui est un moyen de contourner les difficultés », souligne Ibrahim Khayat, un analyste basé dans le Golfe.
Parmi les sanctions figure l'interdiction de la vente à l'Iran de huit nouveaux types d'armements lourds, mais l'Iran « n'a pas besoin d'importer des armes, il en exporte vers 67 pays », souligne cet expert en questions stratégiques, affirmant que Téhéran « a assez d'experts et de capacités pour développer des armements ».
Quant aux inspections de navires qui pourront être effectuées en haute mer, alors qu'elles n'étaient jusqu'ici autorisées qu'à quai, elles devraient être évitées par la communauté internationale dans le Golfe où croise la marine iranienne, affirme-t-il.
« Personne ne veut la guerre avec l'Iran et personne ne veut provoquer un incident qui mettrait le feu aux poudres », affirme l'analyste, faisant écho aux souhaits des pays du Golfe qui souhaitent éviter une confrontation.
Mais Mustafa Alani, directeur du département Sécurité et Défense du Gulf Research Center basé à Dubaï, craint pour sa part une escalade à long terme et n'écarte pas des frappes d'Israël contre l'Iran.
« Les pays du Golfe seront les victimes dans les deux cas : si l'option militaire est retenue, la riposte iranienne pourrait avoir lieu dans ces pays, et si l'Iran poursuit son programme militaire, il deviendra une superpuissance régionale » qui fera encore plus peur à ses voisins, estime-t-il.
Les sanctions de l'ONU ont commencé à affecter ce commerce florissant, même si les échanges avec l'Iran ont atteint 4,8 milliards de dirhams en mai (1,3 milliard de dollars), selon les statistiques de la Chambre de commerce de Dubaï.Le volume des échanges est estimé à quelque dix milliards de dollars par an, Dubaï étant...

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