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Moyen Orient et Monde - Thaïlande

Violents heurts à Bangkok : un mort et plusieurs blessés

Les État-Unis et le Royaume-Uni ferment leurs ambassades dans la capitale.

Les forces de l’ordre étaient massivement déployées hier à Bangkok, où de violents heurts les ont opposées aux manifestants « rouges ». Pedro Ugarte/AFP

Des heurts entre armée et manifestants ont fait un mort et au moins huit blessés hier à Bangkok, dont un général thaïlandais favorable aux « chemises rouges », alors que le pouvoir voulait boucler la zone où sont retranchés les manifestants. Khattiya Sawasdipol, alias Seh Daeng, très populaire parmi les « rouges » et de facto chargé des opérations de sécurité dans leur campement, a reçu une balle dans la tempe. « Il est en train de subir une intervention chirurgicale à l'unité de soins intensifs de l'hôpital Hua Chiew », a précisé un porte-parole du service des secours de la capitale. Le général Khattiya, 58 ans, n'avait pas caché ces derniers jours qu'il n'acceptait pas le plan de sortie de crise du gouvernement. Il a toujours assumé son lien étroit avec Thaksin Shinawatra, ex-Premier ministre en exil renversé en 2006 par un putsch, et dont se réclament de nombreux manifestants. Un de ses aides de camp a affirmé à l'AFP qu'il avait été la cible d'un tireur embusqué. Selon la police, par ailleurs, cinq grenades M-79 ont été tirées devant le quartier de la finance de Bangkok où manifestants et forces de l'ordre se sont affrontés pendant environ deux heures. L'armée a finalement ouvert le feu pour repousser des manifestants qui chargeaient, a témoigné un cameraman de l'AFP.
L'état d'urgence, décrété à Bangkok début avril, a été étendu à 15 autres provinces du nord et du nord-est du pays, bastion des « rouges ». Une mesure qui ne faisait que confirmer combien le plan de sortie de crise du Premier ministre Abhisit Vejjajiva était désormais moribond. Les « chemises rouges » ont exigé cette semaine, avant de se disperser, l'inculpation du n° 2 du gouvernement, Suthep Thaugsuban, qu'ils jugent responsable des violences du 10 avril (25 morts, plus de 800 blessés). Depuis, la situation ne cesse de s'aggraver. Abhisit a annulé les élections anticipées qu'il avait proposées en novembre en échange de la fin du mouvement.
Et l'armée a fait état de sa volonté d'envoyer des blindés pour prendre position autour du quartier, afin d'étrangler les « rouges ». L'opération devait intervenir à 18h00. Mais aucun blindé n'était visible plus de six heures heures après l'échéance. Le colonel Sunsern Kaewkumnerd, porte-parole militaire, avait averti que des « tireurs embusqués (seraient) déployés » et que l'usage de balles réelles serait autorisé en cas de menaces et contre des « terroristes armés ». L'eau courante, les lignes fixes et mobiles de téléphone ainsi que les transports publics dans la zone devaient aussi être interrompus. Officiellement, il ne s'agissait pourtant pas d'une dispersion par la force des manifestants, une opération extrêmement délicate dans ce quartier protégé par des barricades de bambous, de pneus et de barbelés tranchants, et dans lequel vivent des femmes et des enfants.
Les « chemises rouges » ont, de leur côté, lancé des appels au sacrifice. « Si vous pensez que tirer sur Seh Daeng va nous faire peur (...), vous avez tort », a proclamé Jatuporn Prompan, l'un des principaux leaders. « Peu importe qui a les armes, cela ne signifie rien pour les militants de la démocratie comme nous. Nous ne partirons pas. » « Nous nous battrons à mains nues contre des blindés et des armes automatiques », a-t-il ajouté, invitant les manifestants à utiliser leurs téléphones portables, pendant qu'il était encore temps, pour appeler du renfort.
La crise, la pire dans le royaume depuis 1992, a déjà fait 30 morts et près de 1 000 blessés depuis la mi-mars. Pour leur part, les États-Unis ont annoncé avoir fermé leur ambassade à Bangkok, se disant « très préoccupés » par les derniers développements sur le terrain. « Nous surveillons très attentivement » la situation, a déclaré le porte-parole du département d'État, Philip Crowley. Plus tard en soirée, le Royaume-Uni a également annoncé sa décision de fermer aujourd'hui son ambassade à Bangkok. « Nous surveillerons l'évolution de la situation au jour le jour » afin de voir quand la mission diplomatique pourra rouvrir, a déclaré à l'AFP une porte-parole du ministère britannique des Affaires étrangères.
Des heurts entre armée et manifestants ont fait un mort et au moins huit blessés hier à Bangkok, dont un général thaïlandais favorable aux « chemises rouges », alors que le pouvoir voulait boucler la zone où sont retranchés les manifestants. Khattiya Sawasdipol, alias Seh Daeng, très populaire parmi les...

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