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Santé - Dépistage

Le ronflement, prémices d’une possible apnée de sommeil

Plus qu'une source de dérangement, le ronflement peut signaler les prémices d'un problème plus dangereux, comme l'apnée de sommeil. Le syndrome est fréquent, mais sous-diagnostiqué et le traitement facile et efficace.

Le ronflement ne constitue pas uniquement une source de dérangement familial, mais il peut cacher un problème plus grave, l’apnée de sommeil.(Photo tirée du site bioidenticalhormoneexperts.com)

Que de fois n'avons-nous pas été témoins de couples qui se taquinent ou qui se lancent des pointes acerbes parce que l'un des deux conjoints ronfle ? Au-delà d'un sujet d'anecdote ou d'un phénomène constituant d'ailleurs une source de dérangement surtout familial, le ronflement n'est que la pointe de l'iceberg sous lequel se cache un problème plus grave, le syndrome de l'apnée de sommeil.
« Tous les ronfleurs ne souffrent pas nécessairement d'une apnée de sommeil, précise le Dr Patrick Arcache, chirurgien dentiste en charge de la clinique de douleur et dysfonctions orofaciales à l'Université de Montréal au Canada. Néanmoins, pour faire une apnée de sommeil, il faut ronfler. »
L'apnée de sommeil se caractérise par une obstruction partielle ou complète des voies aériennes supérieures au cours du sommeil, causant ainsi des épisodes d'interruption de la respiration pendant dix - parfois même 50 - secondes et cela plusieurs fois au cours d'une même nuit. Ces épisodes qui perturbent le sommeil entraînent sur le court terme une fatigue excessive, une somnolence durant la journée qui constitue d'ailleurs un risque notamment pour les accidents de route, un sommeil de mauvaise qualité, des maux de tête au réveil et souvent une hypertension artérielle. À long terme, ces pauses respiratoires entraînent une fatigue cardiaque - puisque le cœur accroît son activité pour compenser la baisse d'oxygénation du cerveau - augmentant ainsi le risque d'hypertension artérielle, d'accidents vasculaires cérébraux et d'infarctus.
Il y a une quinzaine d'années, les dentistes ont commencé à s'intéresser vraiment à l'apnée de sommeil, d'autant qu'ils sont les plus à même d'en faire le dépistage. « Le dentiste voit en effet la bouche et la gorge du patient beaucoup plus fréquemment que le médecin, indique dans ce cadre le spécialiste, qui traite depuis quatorze ans déjà le syndrome d'apnée de sommeil. Il peut par conséquent s'apercevoir s'il a une grosse langue, un palais long, une luette développée... Le diagnostic se fait toutefois par un médecin, en général un pneumologue, un otorhinolaryngologue ou un spécialiste du sommeil, qui prescrit également le traitement adéquat à chaque patient. » Pour ce faire, le médecin effectue une polysomnographie ou une polygraphie du sommeil. Cet examen médical consiste à enregistrer au cours du sommeil du patient plusieurs variables physiologiques, les rythmes respiratoires et cardiaques à titre d'exemple, comme à effectuer un électroencéphalogramme ou un électrocardiogramme, le but étant de déterminer certains troubles liés au sommeil, dont les apnées. « L'examen peut se faire dans un laboratoire de sommeil ou en ambulatoire, c'est-à-dire à la maison où il est plus simplifié, souligne le Dr Arcache. L'avantage du laboratoire, c'est qu'on peut enregistrer une vidéo pour observer le mouvement du patient durant son sommeil et enregistrer le son du ronflement qui peut atteindre facilement 70 décibels. »

Traitements du SAS
Près de 4 % de la population mondiale souffre du syndrome d'apnée de sommeil (SAS). « Ce syndrome est d'autant plus important chez les ronfleurs âgés de plus de 45 ans et dont plus de 25 % d'entre eux en souffrent, précise le Dr Arcache. Le mythe selon lequel les femmes ne ronflent pas est partiellement vrai. En effet, après l'âge de 45 ans et avec la ménopause, on constate que de nombreuses femmes ronflent. »
En ce qui concerne les signes qui doivent alerter le patient, le Dr Arcache explique qu'il s'agit principalement des pauses respiratoires qui sont notées par le conjoint, une fatigue matinale, le manque d'énergie, la sensation d'étouffement, l'endormissement et la somnolence. « Il existe des facteurs qui aggravent le syndrome d'apnée de sommeil (SAS), notamment la surcharge pondérale, le diabète de type 2, le cholestérol et l'hypertension artérielle, sachant que le SAS peut entraîner une hypertension artérielle », prévient-il.
Les spécialistes distinguent trois types d'apnées : légère (5 à 15 arrêts respiratoires par heure), modérée (15 à 30 épisodes par heure) et sévère (au-delà de 30 épisodes par heure). « Si l'apnée est sévère, le traitement relève du domaine du pneumologue, insiste le Dr Arcache. Celui-ci consiste à ventiler les voies aériennes supérieures du patient par pression positive continue (PPC ou CPAP), en ayant recours à cet effet à un appareil spécifique composé d'une pompe à air reliée à un masque nasal. C'est un traitement très efficace qui doit être suivi à vie, d'autant qu'il est rare qu'on guérisse de l'apnée de sommeil. »
Si l'apnée est légère à modérée, on a recours à des orthèses d'avancement mandibulaire, sur prescription médicale également. L'avancement mandibulaire est ainsi obtenu par l'intermédiaire de gouttières fixées aux arcades dentaires supérieures et inférieures, et reliées entre elles. « Ces orthèses sont également indiquées dans des cas d'apnée sévère, en cas d'intolérance au PPC mais, dans ce dernier cas, c'est le pneumologue qui décidera si le patient peut les utiliser », précise le Dr Arcache. Et de faire remarquer : « Après deux mois d'accoutumance à l'orthèse d'avancement mandibulaire, un test est indispensable pour vérifier que non seulement le ronflement a disparu, mais aussi l'apnée. »
Il est enfin à noter que dans certains cas, une intervention chirurgicale est indiquée.
Que de fois n'avons-nous pas été témoins de couples qui se taquinent ou qui se lancent des pointes acerbes parce que l'un des deux conjoints ronfle ? Au-delà d'un sujet d'anecdote ou d'un phénomène constituant d'ailleurs une source de dérangement surtout familial, le ronflement n'est que la pointe de l'iceberg sous lequel se cache un...
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