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Culture - Exposition

Khaled Takreti, une folle liberté

Il y a un parfum d'enfance qui flotte sur la palette colorée de Khaled Takriti. Ses œuvres en grand format, comme des pages d'un album photos, sont exposées à Ayyam Gallery jusqu'au 25 mai.

De l’adolescence à l’âge adulte, rien qu’un tour de bicyclette. (Michel Sayegh)

Qui n'a jamais rêvé de redevenir adolescent ? Aujourd'hui, le rêve se réalise avec la quinzaine de toiles qui s'affichent hautes en couleur à la galerie Ayyam, célébrant cet âge surnommé aussi celui de l'insouciance. « Flashy », « fun », ludiques, mais aussi graves, car elles abordent le thème de la jeunesse de l'artiste, les œuvres par leur mouvement et leur dynamisme revisitent l'adolescence. « L'exposition qui a précédé celle-ci, illustrant mon enfance, était plus douce, plus calme », dit Takreti.
Né à Beyrouth, l'artiste, d'origine syrienne, installé plus tard avec sa famille à Damas, abandonne l'architecture pour se consacrer à l'art. C'est à New York, en 1995, qu'il va développer une technique certes nourrie des artistes d'Outre-Atlantique, mais de son âme à la fois orientale et occidentale, et de tous les lieux qu'il a visités. « Je ne me considère pas comme un artiste issu d'une géographie précise, affirme Khaled Takreti. Je revendique plutôt l'époque à laquelle je vis. » Sans être assujetti à aucun lien historique.
En effet, à bien observer le travail de Takreti, les frontières du temps semblent s'estomper, laissant place à une palette bien moderne. « Si mes sujets et mes teintes témoignent de la contemporanéité, la technique est par contre bien classique », ajoute l'artiste, qui avoue travailler à l'ancienne. Plus d'une dizaine d'heures par jour, une discipline à toute épreuve jusqu'à l'épuisement - mais aussi jusqu'au bonheur -, c'est ce que traduit l'œuvre de ce peintre passionné et rigoureux.

Travail à l'ancienne
Avec cette touche architecturale qui sous-tend ses toiles aux compositions bien structurées ; la perspective bien élaborée qui fait ressortir les silhouettes et les figures des plages de couleurs en aplats et le souci du détail, ce petit rien (une barrette dans les cheveux, une dentelle sur le col...) qui fait pourtant toute la différence, l'œuvre de Takreti apparaît étrange mais cependant tellement familière. Tout le monde peut ainsi se retrouver dans ce monde fait de passé et d'immédiateté. « Je n'ai aucun tabou sur la toile, dit l'artiste. L'espace est la surface de toutes les possibilités et je peux me laisser aller à toutes les matières, tous les mélanges. »
C'est donc par ce langage de couleurs et de matières, ces couleurs lumineuses, énergiques qui instaurent un contraste entre la présence et l'absence, le réel et le fictif, que Takreti recrée cette époque surannée qu'il a vécue à son adolescence entre Beyrouth et Damas.
Mélange de souvenirs, de senteurs défraîchies, de confiseries, d'un journal, Nous deux, lu par la mère, du regard voilé d'une nounou si présente et de perles autour du cou d'une grand-mère bien-aimée, c'est un monde merveilleux qui s'offre aux yeux du visiteur. Car si l'artiste peint, c'est aussi pour raconter des histoires. Avec l'acrylique, il accumule les couches et les strates, les condense afin d'en faire une texture riche, lisse et évocatrice. « Si je savais écrire, précise-t-il, j'aurai rédigé un livre. Ma grand-mère, ma nounou et ma mère, ou encore mes amis sont toujours présents dans mon exposition. Ils veillent là-
dessus. »
Si dans toutes les œuvres de Khaled Takreti il y a cette lumière qui transparaît derrière la gamme extravagante de couleurs, une luminosité dynamique, transfiguratrice, c'est que l'artiste s'amuse avec son énergie créatrice à mêler le dynamique au statique, le visible et le voilé - « ce qui est à voir et ce qui est à découvrir », précise-t-il - et à transgresser les limites du cadre pour aller au-delà de l'imperceptible.
Qui n'a jamais rêvé de redevenir adolescent ? Aujourd'hui, le rêve se réalise avec la quinzaine de toiles qui s'affichent hautes en couleur à la galerie Ayyam, célébrant cet âge surnommé aussi celui de l'insouciance. « Flashy », « fun », ludiques, mais aussi graves, car elles...

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