Israël a imposé un blocus strict sur la bande de Gaza, sauf pour les produits de première nécessité, depuis que le Hamas a pris le pouvoir à Gaza par un coup de force en juin 2007. L'Égypte, de son côté, ferme, sauf occasionnellement, sa frontière avec la bande de Gaza et construit une barrière souterraine antitunnels destinée à stopper la contrebande.
La raréfaction des tunnels a créé « une vraie crise financière », estime l'économiste palestinien Omar Chabane. Crise également renforcée par la crise internationale « qui pourrait se traduire par un amenuisement de l'aide financière étrangère, arabe et islamique », ajoute l'économiste.
Jusqu'à présent, le gouvernement du Hamas, qui a investi l'essentiel de sa trésorerie dans l'achat d'immeubles et de terrains, a pu payer les salaires de quelque 20 000 fonctionnaires. En janvier, il a approuvé un budget d'un montant de 377 millions d'euros dont seulement un dixième provenant d'impôts locaux. Le Hamas, qui est très discret sur ses sources de financement, est censé recevoir de l'aide d'institutions islamiques de par le monde, de la Syrie, du Qatar, et surtout de l'Iran.
Néanmoins, signe des problèmes de trésorerie du mouvement, le Hamas aurait entrepris récemment de taxer les vendeurs de rue et les petits commerces. « Il m'ont demandé de payer 1 100 shekels (290 dollars) par mois. Combien il faudrait que je gagne pour leur donner ce qu'ils réclament ? » s'insurge un vendeur de falafel. « Je leur ai proposé à la place de prendre mon magasin et de me verser 1 100 shekels par mois. Ce serait une meilleure affaire pour moi », plaisante-t-il. L'une des taxes les plus lucratives du Hamas est celle de 6 000 dollars prélevée auprès de tout acquéreur d'un véhicule importé via un tunnel. L'acheteur paye de plus 5 000 dollars au propriétaire du tunnel.
« Nous n'avons pas imposé de nouvelle taxes qui n'existaient pas auparavant. Nous collectons seulement des impôts auprès de ceux qui font de grosses affaires », a toutefois déclaré Taher al-Nono, porte-parole du Hamas.