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Culture - Exposition

L’arôme des « Yesmine » de Randa Ali Ahmad

Sur les cimaises de l'espace du Phoenix Tower*, Randa Ali Ahmad a accroché plus d'une quarantaine d'acryliques hautes en couleur. « Yesmine », un accrochage à la fois visuel et sensoriel qui se tient jusqu'au 11 avril.

Le jasmin inonde et illumine la toile.(Ibrahim Tawil)

Elle a couvert ses toiles de petites «yesmine» (le mot est tellement plus poétique en arabe). Elle a inondé ses nombreuses aires picturales de ravissants pétales transparents. En grand ou en petit format, tels des jardins suspendus, Randa Ali Ahmad a accroché des sourires à son cœur. «C'est un monde rempli de vibrations positives qui s'étale devant les yeux.»
Après avoir visité en 2000 l'univers floral et plus tard celui des objets, plus particulièrement les accessoires vestimentaires, et enfin le monde des hommes, l'artiste est revenue avec une série de visages, de postures, de gestes quotidiens sur fond de fleur de jasmin.

Des myriades de couleurs
Cette fleur qui envahit et embaume ses toiles plonge le regard dans un état d'extase. «C'est son odeur intense que j'ai voulu illustrer, à laquelle je veux donner corps, celle qui emporte sur des rivages lointains et celle qui fait rêver», dit Ali Ahmad.
Vaporeux et évanescent, mais à la senteur tenace, le jasmin, invasif, procure un sentiment de légèreté en ramenant l'artiste dans un monde évanoui ou endormi. «Cet arôme qui vous transporte ailleurs», dit l'artiste.
Souvenirs d'enfance, mais aussi flot d'émotions peuplés de cette fleur qui ravit, soulève et brise toute barrière.
Le temps soudain s'arrête dans les toiles de Randa Ali Ahmad. Le présent se mêle au passé et il n'y a plus de place pour les mots. Seuls un geste d'affection, un sourire, une jeune fille qui se balance ou qui roule à bicyclette procurent à l'image cette étrange sensation de flottement.
L'artiste s'approprie la toile, manie les couleurs et les fait exploser tel un bouquet de teintes et d'harmonies. Le mauve se marie au rouge et le bleu au jaune et au vert. Les jasmins occupent l'espace et s'y fondent. À regarder de près, l'homme devient fleur et vice versa. Randa Ali Ahmad travaille sur la texture, l'apprivoise. Par hachures au couteau et parfois en y apposant la semelle de ses chaussures sur le fond de la toile, l'artiste accumule les strates, étale ses couches denses. Les jasmins semblent s'évaporer de la toile, créant cet univers onirique fait cependant de gestes du quotidien. Les personnages sont-ils vraiment fictifs? Le monde est-il tellement irréel? Dans cet espace où tout se confond, seul le jasmin donne la clef des secrets.
La clef des songes.

* Phoenix Tower, à l'hôtel Phoenicia, Minet el-Hosn. Heures d'ouverture: De 11 heures à 13 heures et de 16 heures à 18 heures.
Elle a couvert ses toiles de petites «yesmine» (le mot est tellement plus poétique en arabe). Elle a inondé ses nombreuses aires picturales de ravissants pétales transparents. En grand ou en petit format, tels des jardins suspendus, Randa Ali Ahmad a accroché des sourires à son cœur. «C'est un monde rempli de vibrations...

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