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Culture - Rencontre

La musique est la vraie vie de Yasmine Azaiez

Vingt et un printemps et déjà une star du violon. Yasmine Azaiez, de nationalité britannique mais résidant actuellement à Boston pour parfaire sa formation de violoniste haut de gamme, est en tournée de concerts qui l'emmène de Bucarest à Rome, en passant par Mascate, Tunis et Beyrouth.

Yasmine Azaiez, une jeune violoniste très douée.(Michel Sayegh)

Arrêt sur Beyrouth où, en donnant la réplique à l'Orchestre philharmonique libanais, placé sous la direction de Walid Gholmieh, elle interprète à l'église Saint-Joseph, ce vendredi 26 mars, le Concerto n°1 de Henryk Wieniawski, un opus des «plus acrobatiques» du répertoire violonistique.
Rencontre avec une jeune fille très dans le vent, mais surdouée. Cheveux châtain clair lisses de douce Ophélie, les yeux noirs pétillants derrière les verres de ses lunettes de myopie, le sourire radieux et les traits fins, Yasmine a une beauté qui concilie charme d'Orient et mystère de l'Asie. De père indien et de mère tunisienne, Yasmine Azaiez, née à Londres en 1988, parle couramment l'anglais, bien entendu, mais aussi parfaitement le français et a des notions d'arabe, langue qu'elle comprend par bribes.
«La musique est entrée très vite dans ma vie, confie-t-elle en toute simplicité. C'est à quatre ans que ma mère, qui aime la musique classique, m'a mis un violon entre les mains. Et très vite, cela a marché pour moi qui aime de toute façon chanter et chantonner. Tout chanter (surtout du jazz), pour me faire plaisir d'abord. Je me suis mise à la méthode Suzuki avec des professeurs et, entre livres et discipline, je me suis imposé mes gammes et le déchiffrage des partitions. De l'âge de huit (après que mon professeur ait déclaré que j'avais vraiment du talent) jusqu'à dix-huit ans, j'ai fait l'école de Yehudi Menuhim, dont le président était Rostropovitch, avec des "masters class" ayant comme guides Zachar Bron et Zweitlin.»
«Sur quel violon je joue actuellement? Certainement pas un Stradivarius qui est encore un rêve impossible, mais certainement un jour j'aurai un Amati ou un Guanari. Ma définition de la musique? C'est la vraie vie. C'est-à-dire il n'y a rien de mieux. Ce n'est pas un boulot. Avec la musique, on oublie tout. La musique reste toujours en tête. Elle habite mon âme, mes doigts. Quelles sont les mélodies qui me hantent? C'est difficile un peu à dire, car elles peuvent changer. Parfois du Bach, parfois du Mozart, mais aussi des airs romantiques. Je dirais toutefois que j'aime beaucoup la Symphonie des sons de Stravinsky et (contre toute attente) le Strange Fruit de Billy Holliday. J'adore aussi, pour le violon, les sonates d'Eugène Ysaye et une sonate d'Enescu. Quant aux violonistes qui m'impressionnent et que j'aime, il y a surtout David Oïstrakh, mais aussi Ginette Neveu, morte à trente ans dans un accident d'avion et qui a mis le dam à Oïstrakh lors d'une compétition. Mon ambition est de vivre une vraie vie. Je ne veux pas un jour regretter quoi que ce soit. Je veux découvrir, voyager. Je veux être, dans la vie, présente et active. Et non regarder la vie à travers un écran de télé. Je veux être au cœur de l'événement...»
C'est pour la seconde fois que cette jeune reine de l'archet découvre le pays du Cèdre. Il y a deux ans, elle réveillonnait en toute joie à Beyrouth avec les noceurs qui accueillent dans la liesse toute nouvelle année. Aujourd'hui, en arpentant les rues de la capitale, elle constate la grandeur de l'histoire dans les vieilles pierres. «Ce n'est pas comme à Dubaï, dit-elle pensive. Ici c'est cru dans le bon sens.»
Amatrice de biographies, source de connaissances, d'exemples et de leçons de vie, fervente lectrice de théâtre (Beckett et Pinter) et de poésie (une mordue de Keats), pratiquant la course et le yoga, Yasmine Azaiez, qui taquine les muses de la composition (qu'elle garde encore pour elle) et de l'improvisation, a préparé aux mélomanes libanais un grand moment musical.
À côté des Danses slaves n°1 d'Anton Dvorak et de Finlandia de Sibelius, deux œuvres données par l'Orchestre philharmonique libanais, dirigé par W. Gholmieh, la jeune violoniste interprétera en soliste le Concerto n°1 de Wieniaswki, une œuvre toute en périlleuse bravoure. «Un opus tout en acrobatie, souligne la musicienne, et qui, en fait, est un challenge pour tout violoniste.» Et d'ajouter: «Il y a peu d'enregistrements pour cette partition tant il faut constamment être présent et concentré.»
Arrêt sur Beyrouth où, en donnant la réplique à l'Orchestre philharmonique libanais, placé sous la direction de Walid Gholmieh, elle interprète à l'église Saint-Joseph, ce vendredi 26 mars, le Concerto n°1 de Henryk Wieniawski, un opus des «plus acrobatiques» du répertoire violonistique. Rencontre avec une...

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